A Paris, l’entrée en vigueur du stationnement payant des deux-roues bouscule les habitudes

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La mesure a été tant de fois repoussée que les dizaines de milliers de Parisiens qui roulent à moto ou scooter semblaient l’avoir occultée. Mais ce 1er septembre, elle entre bien en vigueur : le stationnement devient payant pour ces véhicules que beaucoup ont choisis justement pour échapper à la fois au parcmètre et aux embouteillages, les deux-roues à moteur thermique.

Le 1er septembre, il en coûtera 3 euros de l’heure dans les onze premiers arrondissements et 2 euros du 12e au 20e, la facture pouvant grimper à 37,50 euros pour six heures, le prix de l’amende. C’est deux fois moins que pour une voiture, mais beaucoup plus que dans les villes pionnières et voisines de Paris, Vincennes ou Charenton. Et un choc pour beaucoup.

La Fédération française des motards en colère (FFMC) a fait le calcul : venir tous les jours travailler dans la capitale en deux-roues à essence peut coûter entre 2 230 et 3 200 euros par an. La CPME Ile-de-France alerte sur le surcoût pour les PME et leurs salariés et sur les demandes de télétravail « forcé » à prévoir. Les habitants de la capitale et des environs se précipitent sur les vélos et les scooters électriques, pour lesquels le stationnement reste gratuit (même s’il faudra prendre un ticket).

Rue de Turbigo, dans le centre de Paris, la boutique Go2roues ne désemplit pas. L’adresse a fait le buzz : il y a des scooters électriques en stock. « Les ventes augmentent depuis janvier : on est passé de 120 scooters par mois, à 200 avant l’été et plus de 300 en août et septembre : on en vend un toutes les heures », se félicite Vincent Lafarge, le fondateur, qui a anticipé en achetant un stock de 750 véhicules en juin. Même constat chez Super Soco, qui propose une très large gamme de deux-roues électriques.

« On réfléchissait à changer, on y passe à marche forcée, ce n’est pas plus mal », se résigne un couple, client de Go2roues. Le propos agace Jean-Luc Droux, photographe de profession : « La marche forcée, c’est grave, justement ! » Il ne remet pas en question l’objectif de la mesure : débarrasser Paris de la pollution de l’air et sonore, mais regrette le manque d’information et la complexité des tarifs. « Je suis allé à la mairie du 18e, personne n’a pu me renseigner. » Et puis, bien sûr, il y a le coût de cet investissement qu’il n’avait pas prévu.

Avec le jeu des bonus, le modèle le moins cher de Go2Roues (équivalent à un 50 cm3) est à 3 390 euros. Pour un véhicule plus puissant, un Silence, conçu et assemblé en Catalogne, Jean-Luc Droux a déboursé environ 6 000 euros (8 000 euros sans les bonus). Et il n’a presque rien touché sur la revente de son vieux deux-roues thermique.

Source: lemonde.fr

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