Turquie : Ankara ordonne à ses garde-côtes de stopper les migrants en mer Egée

Des migrants sur l'île de Lesbos après leur traversée de la mer Egée depuis la Turquie, le 6 mars 2020.
Des migrants sur l’île de Lesbos après leur traversée de la mer Egée depuis la Turquie, le 6 mars 2020. — Losmi Chobi/SIPA

Le président turcRecep Tayyip Erdogan a donné l’ordre aux garde-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée, confirmant une accalmie dans la crise migratoire entre la Turquie et l’Union européenne.

« Sur ordre du président (…) aucune autorisation ne sera donnée aux migrants de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte », a indiqué le service des garde-côtes sur Twitter. « L’approche consistant à ne pas intervenir pour empêcher les migrants de quitter la Turquie reste valable, sauf pour ce qui concerne les départs par la mer, en raison des dangers », a-t-il précisé.

Le service des garde-côtes a par ailleurs assuré avoir sauvé jeudi 97 migrants en danger, accusant les Grecs d’avoir « dégonflé leurs trois bateaux et les avoir laissés dériver, à moitié en train de couler ».

Echange d’accusations

Ankara et Athènes échangent continuellement des accusations concernant les migrants, les Turcs dénonçant la brutalité des Grecs à l’encontre des migrants, les Grecs accusant la Turquie de les pousser et même de les aider à passer en Grèce.

Des milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne prévoyant que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires. Cette situation tendue a réveillé en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

Nouveaux heurts samedi

Pour tenter de sortir de l’impasse, le président turc s’était entretenu au téléphone vendredi avec la chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait piloté les négociations ayant abouti à l’accord de 2016. L’UE a de son côté adressé vendredi un message dissuasif aux migrants : « N’allez pas à la frontière. La frontière n’est pas ouverte », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

De nouveaux heurts ont opposé samedi pendant plusieurs heures la police grecque et les migrants massés à la frontière avec la Turquie. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour repousser les migrants qui tentaient de franchir les grilles au poste-frontière de Pazarkule (appelé Kastanies, côté grec). Ceux-ci leur jetaient des pierres et criaient « ouvrez les portes », selon des journalistes de l’AFP sur place.

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Source: 20minutes.fr
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