Qu’est-ce que la trypophobie, cette peur panique des trous ?

A la vue d’une ruche, vous ne pouvez vous empêcher de détourner le regard ? Vous êtes sûrement atteint de trypophobie. Un psychologue décrypte cette peur panique des trous.

Qu’est-ce que la trypophobie, cette peur panique des trous ?

Eponge, graines de lotus, ruche… Des éléments qui n’ont a priori rien à voir les uns avec les autres. Et pourtant, ils ont un point commun : ils sont tous dotés de cavités. Un détail qui passe le plus souvent inaperçu, mais qui indispose profondément certaines personnes, atteintes de ce que l’on appelle la « trypophobie ».

Ce mot étonnant désigne une peur qui l’est tout autant : celle des amas de trous, ou plus largement des formes géométriques, le plus souvent rondes, symétriques et rapprochées. Bizarre, vous dites ? Pourtant, ils seraient de plus en plus nombreux à souffrir de cette phobie.

A la vue d’une accumulation de bulles, de morilles, ou encore de coraux, vous avez une sensation d’inconfort, des frissons, des bouffées de chaleur et vous n’avez d’autre choix que de détourner le regard ? Vous souffrez probablement de trypophobie. Mais quelle est l’origine de ce surprenant phénomène ?

La phobie, la maladie de la peur

La phobie est la maladie de la peur. Dans le cas de la trypophobie, cette peur se cristallise sur les trous, ou certains types de trous, et entraîne des réactions incontrôlées, empêchant ceux qui en souffrent de garder leur calme.

La phobie, comme tous les troubles psychiques, n’a pas qu’une seule origine, mais repose sur trois trépieds, parmi lesquels l’environnement, la biologie – âge, sexe, hérédité -, mais aussi les facteurs psychologiques comme le stress. Les phobies trouvent ainsi en partie leur source dans l’histoire de chacun.

Trypophobie : plusieurs pistes pour l’expliquer

L’origine de la trypophobie n’a pas encore été clairement identifiée, mais quelques recherches ont été menées autour de la question, et certaines pistes en sont ressorties.

Une étude réalisée par l’école de psychologie de l’université du Kent (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Cognition and Emotion suggère ainsi que la phobie des amas de trous est due au rapprochement fait avec certaines maladies de peau, comme la rougeole par exemple.

Autre explication possible : les trous rappelleraient les motifs que l’on retrouve sur la peau d’animaux dangereux, comme certains serpents. La trypophobie serait alors une façon de se protéger contre ces créatures potentiellement dangereuses, d’après une étude menée par l’université de l’Essex (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Sage.

Mais ce mécanisme de défense serait davantage lié au dégoût qu’à la peur, si l’on en croit une autre étude réalisée par l’université Emory (Etats-Unis) et parue dans la revue PeerJ.

Phobie : comment reprendre le contrôle ?

Si l’on maîtrise encore peu les tenants et les aboutissants de la trypophobie, celle-ci se traite en première intention comme toutes les autres phobies : grâce à une thérapie comportementale et cognitive (TCC).

L’objectif ? Exposer intelligemment la personne phobique à ce qu’elle redoute, autrement dit de façon graduelle, douce et répétée.

Si l’on ne guérit pas d’une phobie, ce type de thérapie aide à reprendre le contrôle de ses peurs, pour apprendre à les gérer quand elles se manifestent.

Merci à Franck Dibouës, psychologue à Paris.

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Source: Femmeactuelle.fr
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