Prothèse de hanche: je me fais opérer

Prothèse de hanche: je me fais opérer

Prothèse de hanche: je me fais opérer
Souvent qualifiée de spectaculaire par ceux qui en ont bénéficié, la pose d’une prothèse de hanche est l’intervention orthopédique la plus fréquente. Chaque année, 140 000 personnes sont opérées. Un acte presque de routine, à ne pas banaliser pour autant.
Souvent qualifiée de spectaculaire par ceux qui en ont bénéficié, la pose d’une prothèse de hanche est l’intervention orthopédique la plus fréquente. Chaque année, 140 000 personnes sont opérées. Un acte presque de routine, à ne pas banaliser pour autant.

• Quel est le bon moment pour y penser?

L’opération est proposée quand l’articulation est abîmée, le plus souvent en raison d’une arthrose, une polyarthrite rhumatoïde ou une fracture. Lorsque le handi­cap qui en résulte empêche de mener normalement ses activités, que les dou­leurs sont trop importantes et qu’aucun traitement médical n’améliore la situa­tion, la chirurgie s’impose. Elle consiste à placer une tige dans le fémur, qui s’arti­cule dans une demi­-sphère implantée dans l’os iliaque pour remplacer le car­tilage et l’os endommagés.

• Y a-t-il un âge idéal pour en bénéficier?

Non. L’âge moyen auquel la prothèse est posée est de 68 ans, indique l’Association française de chirurgie ambulatoire. « Nous en plaçons aussi bien à des per­sonnes âgées de 40 ans qu’à plus de 90 ans, précise le Dr Moulay Meziane, chirurgien orthopédiste, spécialiste de la hanche à la clinique Capio, à Domont (Val d’Oise). Si l’état de santé général le permet et que cela améliore la qualité de vie, il ne faut pas hésiter. »

• En quoI est faite la prothèse? 

Le couple métal­polyéthylène et la cé­ramique sont les matériaux phares, le choix étant fait selon les activités et l’âge du patient. « La céramique, quasi inu­sable, ne détériore pas l’os et résiste par­ticulièrement bien aux chocs, explique le Dr Meziane. Elle a aujourd’hui la faveur des chirurgiens chez les patients jeunes ou très actifs. Le métal, dans certains cas, peut s’user et générer des débris entraînant le descellement de la prothèse, mais il est très solide aussi. D’une manière générale, il est très rare que nous ayons ensuite besoin de réopérer le patient. » L’ajout de zircone dans la formule de la céramique améliore davantage encore sa solidité.

• Quelle est la taille de la cicatrice?

Dans la majorité des cas, l’incision est limitée à 10cm environ, assez pour intro­duire les instruments et placer la prothèse sans abîmer muscles et tendons. C’est une chirurgie appelée mini-­invasive.

• Comment bien récupérer?

En bougeant dès que possible! Pratiquée sous anesthésie générale ou rachianes­thésie, l’intervention dure moins d’une heure et permet, le jour même, de se lever et de faire quelques pas avec un kinési­thérapeute et/ou une infirmière. C’est un effet positif de la chirurgie mini­-invasive, qui limite les douleurs postopératoires et accélère la récupération, avec un séjour hospitalier généralement écourté à deux ou trois jours. Certains sont même opérés en ambulatoire. Bouger vite per­met de garder de bons muscles, l’articulation est bien maintenue, ce qui réduit le risque de luxation.

En cas de besoin, le programme Prado chirurgie, mis en place en 2012 par l’Assurance maladie, organise les rendez-­vous médi­caux et les aides au quotidien, facilitant le retour à domicile. En 2018, 69 000 per­sonnes en ont profité.

• Quelles sont les suites opératoires?

Des douleurs, principalement dues au traumatisme musculaire, peuvent persister quelques semaines. Les antalgiques les soulagent bien, l’application d’une poche de froid aussi. Les complications (vasculaires, notamment) sont rares, un traitement anticoagulant préventif met à l’abri d’une phlébite.

Après l’intervention, bouger doucement est essentiel pour remettre l’articulation en fonction et faire travailler les muscles stabilisateurs de la hanche. Rien de mieux que la marche, à pratiquer chaque jour, progressivement. La reprise d’une activité professionnelle est possible deux mois (travail sédentaire) à quatre mois (port de charges) après l’opération.

Quant au sport, en dehors de la corde à sauter et du saut en parachute, proscrits, mieux vaut attendre trois semaines pour la natation et le vélo d’appartement, deux mois pour le yoga et la gymnastique, et quatre mois pour la course à pied et le vélo de route.

À bannir: le croisement des jambes, qui risque de déboîter la prothèse.

• Combien ça va me coûter?

Le tarif de l’opération est variable, les dépassements d’honoraires fréquents. Pour éviter les mauvaises surprises:

vérifier sur le site de l’Assurance mala­die (www.ameli.fr) si l’hôpital pratique ou non des dépassements;

éplucher le devis (obligatoire) remis par le chirurgien;

contacter sa mutuelle pour chiffrer ce qui restera à charge. Rien n’empêche de consulter plusieurs chirurgiens et de comparer les devis.

• « Je n’ai pas eu besoin de kiné »

– Étienne Gallauziaux, 58 ans

« J’ai commencé à ressentir des douleurs à la hanche droite il y a sept ans. Je suis professeur de krav-maga, un art martial, et je n’arrivais même plus à lever la jambe pour montrer les mouvements à mes élèves. L’intervention n’a duré que 45 minutes. Au réveil, j’ai eu besoin d’antidouleurs. Je n’ai pas eu de kinésithérapie ensuite, le chirurgien estimant que ce n’était pas nécessaire vu mes activités. Je me suis entraîné seul tous les jours. Au bout d’un mois, je pouvais marcher quasiment normalement et j’ai abandonné la canne un mois plus tard. Et repris mes cours dans la foulée. »

• « En cinq mois, j’ai retrouvé ma mobilité »

– Marie-Louise Vignod, 84 ans

« C’était il y a cinq ans, les douleurs d’arthrose étaient telles que je sortais à peine de chez moi. Une heure a suffi au chirurgien pour placer ma prothèse, qui a tout résolu. Je suis restée hospitalisée trois jours. L’équipe médicale m’a proposé le programme Prado: un jeune homme s’est occupé de prendre mes rendez-vous de kinésithérapie et de me trouver une femme de ménage. Chaque jour, grâce aux séances et à la marche quotidienne, je me déplaçais mieux. En cinq mois, j’avais retrouvé la mobilité de mes 50 ans! »

• Prado, un service de retour à domicile 

Les deux tiers des cliniques et hôpitaux pratiquant la chirurgie de la hanche en France proposent ce service qui favorise le retour à domicile. En pratique, un conseiller de l’Assurance maladie prend contact avec le médecin traitant, souvent avant même l’intervention lorsqu’elle est programmée, puis avec tous les membres de l’équipe de soins qui interviennent dans le suivi à domicile: infirmière, kiné… C’est lui aussi qui organise la prise des premiers rendez-vous à domicile.

L’intervention d’une aide-ménagère et/ou un portage de repas peuvent également être organisés en lien avec les services sociaux, si nécessaire.

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Source: Notretemps.com
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