Mincir: je fais le point sur mon poids

Mincir: je fais le point sur mon poids

Mincir: je fais le point sur mon poids
Pour apporter une vraie solution à un problème, encore faut-il en connaître réellement l’origine. Et en matière de surcharge pondérale, les idées reçues ont la vie dure! Alors pour mieux comprendre l’équation, commençons par remettre les pendules à l’heure.
Pour apporter une vraie solution à un problème, encore faut-il en connaître réellement l’origine. Et en matière de surcharge pondérale, les idées reçues ont la vie dure! Alors pour mieux comprendre l’équation, commençons par remettre les pendules à l’heure.

Que signifie au juste « être en surpoids »?

C’est avant tout un facteur de risque pour la santé qui se mesure notamment avec l’IMC (indice de masse corporelle). Mais seule une balance à impédancemétrie, distinguant masse maigre et masse grasse, permet d’estimer réellement le surpoids. Car avoir « 10 kilos de trop » sous forme de muscles ou de gras, ce n’est pas du tout pareil. De plus, sans même changer de poids, il est fréquent dès la quarantaine que la masse maigre soit spontanément remplacée par de la masse grasse. Or, c’est celle-ci qui pose problème. D’où l’importance de bien l’évaluer.

Quels sont les vrais risques de ces kilos en trop?

Une accumulation excessive de graisse nuit à la santé cardio-vasculaire et au bon métabolisme, c’est-à-dire au déroulement normal du processus mis en œuvre par le corps pour convertir ce que l’on mange en énergie. Or, un excès de graisse induit toujours un état inflammatoire chronique, donc un risque accru de développer des maladies qui ont pour socle cette inflammation: diabète, hypertension artérielle, déclin cognitif, cancer, dépression…

L’effet yo-yo, est-ce si mauvais pour la santé?

Pas si les régimes sont menés intelligemment! C’est à-dire suffisamment caloriques, riches en protéines, en oméga 3 et conduits dans une démarche positive, autrement dit avec plaisir. Dans ce cadre, la santé n’est pas mise à mal et reprendre du poids n’est pas démotivant car être déjà parvenu à en perdre sans se flageller aura créé un antécédent favorable pour le corps et le cerveau qui donnera envie de recommencer jusqu’à se stabiliser.

Stresser, c’est grossir?

Ça dépend. Le stress aigu perçu par notre cerveau reptilien (danger imminent: je fuis, je me bats ou je fais le mort) déclenche une sécrétion d’adrénaline qui coupe l’appétit. En revanche, le stress chronique motivé par notre cerveau émotionnel (je suis triste, en colère, je culpabilise…) provoque une sécrétion de cortisol qui, si elle est trop importante, stimule l’appétence pour le sucré et pousse à trouver du réconfort dans la nourriture car le cerveau a déjà expérimenté le bienfait de cette récompense sur les émotions à tendance négative. C’est ainsi que le stress chronique influence le poids. Plus encore quand le cerveau intestinal est en mauvais état: les deux cerveaux communiquant entre eux, le stress s’entretient… les kilos avec.

Le poids est-il génétiquement déterminé?

Oui et non.Il n’existe en effet pas un gène du surpoids mais des gènes de prédisposition. Notre génome est comme un livre avec des pages fermées qui, tant qu’elles ne sont pas ouvertes, ne conduiront pas au surpoids, même si les gènes existent. C’est là tout l’enjeu de l’épigénétique: alimentation, environnement… En clair, être issu d’une « famille avec de l’embonpoint » ne veut pas dire que l’on sera soi-même rond dès lors que l’on fait le nécessaire pour que ces gènes ne s’expriment pas. C’est-à-dire en se nourrissant correctement, en bougeant suffisamment et en apprenant à mieux apaiser et utiliser ses émotions.

Manger moins, bouger plus, est-ce la seule solution?

Si ce mantra conduit à l’obsession, ce n’est pas tenable et voué à l’échec. D’abord parce qu’il ne s’agit pas de manger moins, mais de mieux nourrir son corps et son microbiote avec des nutriments qui vont naturellement amener à la minceur en le tapissant de bonnes bactéries. Ensuite parce qu’il faut aussi appendre à court-circuiter les émotions négatives envoyées par une partie du cerveau et qui réduisent à néant toute bonne résolution dès la moindre contrariété. C’est alors que l’on pourra facilement manger moins gras, moins sucré et bouger plus.

Quels sont les médicaments qui favorisent la prise de poids?

En tête les neuroleptiques et certains antidépresseurs qui modifient les réactions neuro-hormonales, ce qui augmente l’appétit. Pour d’autres raisons, certains médicaments anti-diabète et certains bêtabloquants font de même. Plus indirectement, les antibiotiques, qui altèrent le microbiote intestinal, jouent aussi un rôle dans la tendance à la prise de poids ou à la résistance à en perdre. La bonne gestion de ces traitements est donc essentielle.

Plus on fait de régimes, moins on maigrit, vrai ou faux?

Multiplier les tentatives de perte de poids n’est pas néfaste en soi si les programmes sont bien menés. Cela le devient si l’on enchaîne les régimes déséquilibrés et restrictifs. Car plus on limite l’apport calorique, plus on affaiblit le métabolisme de base: le nombre de calories nécessaires à l’organisme pour qu’il survive, pour qu’il puisse respirer, digérer… Dès la reprise d’une alimentation normale, l’organisme va alors juger tout apport supérieur inutile et le stocker. Et là où, avant la diète, on avalait 2000 kcal sans prendre un gramme, on s’épaissit dès 1500 kcal… On s’étonne alors de grossir sans manger plus, voire moins

C’est normal de prendre des kilos à la ménopause, non?

Une pensée certes confortable, mais fausse! À 2 kilos près (5 au plus), aucune raison de changer de poids à la ménopause, laquelle influe sur la répartition des graisses (plus concentrées sur le buste), pas sur les kilos. Même si des déséquilibres hormonaux peuvent exister, la surcharge pondérale résulte en fait d’une modification du goût (plus grande appétence pour le sucré), doublée d’une sédentarité accrue et d’une forte charge émotionnelle (on vieillit, on s’interroge sur le sens de notre vie…). Rien qui ne puisse se gérer dès lors que l’on en prend conscience au lieu de se réfugier dans cette pensée erronée qu’il est normal de grossir.

 

Comment entretenirsa motivation à tenir le cap?

Comme une relation amicale ou amoureuse! En ne perdant jamais de vue les bénéfices qu’apporte le fait de bien nourrir le cerveau intestinal et en veillant toujours à rabattre le caquet au cerveau émotionnel quand il suggère de laisser tomber dès la première contrariété venue. Pour cela, il faut aussi être bienveillant avec soi-même, ne pas se fustiger au moindre faux pas. Et avoir un regard clair et positif sur les valeurs qui motivent le régime: bouger avec aisance, se sentir bien dans sa peau, mieux dans son couple, être naturellement en meilleure santé…

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Source: Notretemps.com
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