La survie des patients atteints de cancer de la tête et du cou double grâce à l’immunothérapie

Difficiles de traiter malgré une chimiothérapie, les cancers de la tête et du cou à un stade avancé restent l’un des cancers de plus mauvais pronostic. Une récente étude montre que l’administration d’une immunothérapie double la survie des patients avec un cancer de la tête et du cou en rechute après rémission sous chimiothérapie.

Le tabagisme expose aux cancers des voies aérodigestives supérieures.

Les cancers de la tête et du cou, aussi appelés cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) sont difficiles à traiter et ont en général un mauvais pronostic. La majorité des patients avec une extension locorégionale et plus de 50 % des autres patients ont une rechute dans les 3 années suivant le traitement par

chimiothérapie.

La survie doublée grâce à l’immunothérapie

Dans une étude qui vient de paraître dans la revue The New England Journal of Medicine et dont les résultats ont été présentés au Congrès de la Société Européenne d’Oncologie Médicale (ESMO) qui se tient du 7 au 11 octobre à Copenhague, au Danemark, des chercheurs ont présenté les résultats d’une étude multicentrique internationale qui montre que le

nivolumab (

Opdivo®), une

immunothérapie contre le cancer, double la survie des patients avec un cancer de la tête et du cou en rechute après rémission sous chimiothérapie.

Une étude internationale sur 361 patients

Cette étude, dirigée par le Pr Kevin Harrington de l’Institut de recherche sur le cancer à Londres et la fondation Royal Marsden Trust a été conduite dans 20 centres de recherche de différents pays et soutenue par Bristol Myers Squibb.

Parmi les 361 patients ayant participé à l’étude, 240 de ces patients avec un cancer de la tête et du cou en rémission ou métastatiques ont reçu le nivolumab, et 121 une de 3 chimiothérapies classiques dont le

docétaxel, seule chimiothérapie ayant l’autorisation dans cette indication au Royaulme-Uni, ou encore la 

cisplatine.

Après une année, 36 % des patients traités avec nivolumab étaient encore en vie, contre seulement 17 % des ceux ayant reçu une chimiothérapie. La survie médiane des patients sous nivolumab était de 7,5 mois, comparativement à 5,1 mois pour ceux sous chimiothérapie.

Un bénéfice plus net pour les patients positifs pour le HPV

Les chercheurs ont retrouvé par ailleurs que le bénéfice en termes de survie était plus prononcé pour les patients ayant des tumeurs positifs pour le

papillomavirus humain (HPV) : survie médiane de 9,1 mois pour les patients sous nivolumab, contre 4,4 mois pour les patients sous chimiothérapie. Les patients négatifs pour le HPV ont eu une survie médiane de 7,5 mois avec nivolumab, contre 5,8 pour la chimiothérapie.

Moins d’effets secondaires avec nivolumab

Par ailleurs, les patients traités par nivolumab ont eu significativement moins d’effets secondaires sévères (13 %), comparativement à la chimiothérapie (35 %). Les patients sous nivolumab déclaraient se sentir physiquement stables au cours du temps tandis que ceux sous chimiothérapie se disaient physiquement, moralement et psychiquement diminués.

Pour le Pr Harrington, « nivolumab pourrait être une option avantageuse pour traiter les patients avec un cancer avancé de la tête et du cou, avec un prolongement important de la survie, sans affecter la qualité de vie« .

Créé le 10 octobre 2016

Sources :

Ferris RL, Blumenschein G, Fayette J, Guigay J et al. Nivolumab for recurrent squamous-cell carcinoma of the head and neck. The British Medical Journal, October 9, 2016 (

article en ligne).

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Source: Doctissimo.fr
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