Face à le menace du retrait des routiers, le gouvernement promet de faire plus

POLITIQUE – L’arrêt de leur activité ferait basculer la crise du coronavirus dans une autre dimension en mettant à mal l’approvisionnement des grandes surfaces notamment; bref, en mettant le pays à l’arrêt. Alors que les chauffeurs routiers ont été appelés par plusieurs organisations à exercer leur droit de retrait, à partir de ce lundi 30 mars, en cas de “manquements” aux règles sanitaires, le gouvernement tente de répondre à l’inquiétude d’un secteur devenu vital en cette période de pandémie

Sur BFMTV ce lundi 30 mars, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a exhorté les acteurs du secteur à tout faire pour assurer la sécurité de leurs employés. “Je comprends parfaitement que les routiers demandent à avoir les protections sanitaires nécessaires. Il faut garantir la continuité du pays. Mais ça ne peut pas se faire au détriment de la sécurité”, a-t-il déclaré, demandant aux entreprises concernées de faire davantage.

“Il faut garantir la sécurité sur leur point de livraison, il faut qu’ils puissent se laver les mains, être accueillis dans de bonnes conditions, se reposer. Dans les usines qu’ils livrent, dans les entreprises, mais aussi dans les magasins”, a détaillé locataire de Bercy.

Un nouveau règlement en cours d’élaboration 

Interrogée sur la même chaîne, Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et solidaire (dont le portefeuille porte également sur les Transports), assure de son côté que des initiatives sont d’ores et déjà menées pour améliorer les conditions de travail des chauffeurs en cette période de crise, mais aussi pour améliorer le niveau de sécurité.

Parmi ces initiatives, la réouverture des stations services, afin “de s’assurer que les routiers ont bien des sanitaires, ont bien de quoi se restaurer”. La ministre précise par ailleurs que ces stations-service sont publiées “sur la carte Bison futé”. Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé la rédaction d’un “guide de bonnes pratiques” à destination des employeurs du secteur.

Un nouveau règlement qui sera disponible “très rapidement” et qui établira “les règles que chaque entreprise devra appliquer”. Contacté par Le HuffPost afin d’en savoir plus sur ce nouvel outil, l’entourage de la ministre précise que celui-ci aura “vocation à permettre la mise en place de règles de protection pour les routiers par leurs employeurs de manière homogène”, mais refuse d’en dire plus pour le moment. “S’il y a mieux à faire sur la protection sanitaire des routiers, nous ferons mieux, et nous devons faire mieux”, a par ailleurs promis Bruno Le Maire.

Rappel à l’ordre

Si on reconnaît côté syndical des “efforts consentis” de la part du gouvernement, on estime que cela “est bien maigre au regard des risques sanitaires” encourus par les chauffeurs routiers. Dans un communiqué commun, les trois organisations syndicales CFDT, FO et CFTC pointent notamment un “manque de masques, gants et gel hydroalcoolique”. Trois points précis auxquels le gouvernement ne répond pas vraiment, si ce n’est en rappelant que les employeurs sont tenus d’assurer la sécurité de leurs employés.

“La loi prévoit qu’ils sont responsables de mettre en place les protections”, faisait valoir dimanche la ministre du Travail, Muriel Pénicaud sur RTL. “Ils ne sont pas responsables si quelqu’un est malade à la fin, mais ils sont responsables des moyens qu’ils ont mis”, a-t-elle ajouté, rappelant que l’inspection du travail continuait d’exercer malgré le confinement. Une sorte de rappel à l’ordre dont il conviendra de mesurer l’efficacité. 

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Source: huffingtonpost.fr

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