Covidnet : un nouveau réseau de surveillance de l’épidémie en France

Le réseau Covidnet vient d’être mis en place pour suivre l’évolution de l’épidémie de Covid-19 directement auprès de la population. Il s’agit d’un simple questionnaire en ligne auquel tout le monde peut répondre, malade ou pas. Plus il y aura de participants, plus le suivi sera précis et efficace.

Le nouveau réseau Covidnet

Le nouveau réseau Covidnet fait le suivi de l’épidémie auprès de la population.

Grippe net

La pandémie de Covid-19 est désormais suivie en France, directement auprès de la population, grâce à Grippe Net. Créé en 2012, ce réseau participatif a pour vocation première de collecter, sur un site Internet, des données épidémiologiques des syndromes grippaux grâce à un questionnaire auxquels les participants (plus de 6700 inscrits actuellement) répondent toutes les semaines ou lorsqu’ils le souhaitent. Dans ce questionnaire, strictement anonyme, les personnes déclarent si elles ont eu ou pas des symptômes qui peuvent être révélateurs de la grippe, tels que : fièvre, frissons, nez qui coule ou bouché, éternuements, maux de gorge, toux, essoufflement, maux de tête, douleurs musculaires / articulaires, douleur thoracique, fatigue ou épuisement (malaise) etc. Tout le monde peut participer, quel que soit son état de santé.

La spécificité de Grippe Net est qu’il s’adresse directement à la population, à la différence du réseau Sentinelles qui lui collecte des informations sur la grippe, ainsi que d’autres indicateurs de santé, auprès des médecins généralistes et des pédiatres. Ces deux réseaux se complètent, Grippe Net ayant d’ailleurs été mis en place par le réseau Sentinelles. Mais le fait de s’adresser directement à la population permet d’obtenir des données auprès de personnes qui n’ont pas forcément consulté un médecin. “Comme nous récupérons des informations sur d’autres symptômes, nous pouvons aussi travailler sur d’autres épidémies comme celles de gastro-entérites. Nous pouvons aussi adapter les questionnaires pour faire des enquêtes de santé plus ponctuelles, par exemple sur l’obligation vaccinale”, explique Marion Debin qui coordonne le réseau.

Des informations précieuses sur la psychologie et le comportement de la population

CONFINEMENT. Du coup, le réseau est parfaitement adapté à un suivi de l’épidémie actuelle de Covid-19 en France. Le questionnaire a donc été modifié dès le stade 1 de l’épidémie en février, quand il s’agissait de freiner l’introduction du virus. “Les questions posées concernaient la connaissance de la maladie, quel était l’agent pathogène, une bactérie ou un virus, les modes de transmission, l’existence ou pas de traitements, les comportements à adopter pour freiner la propagation etc. Mais aussi quelle était la perception de la maladie, des risques qu’elle représente pour soi et pour les autres.” Un nouveau questionnaire a été lancé le 11 mars pendant le stade 2 (limiter la propagation du virus), juste avant le stade 3 (limiter les conséquences de la circulation du virus avec notamment des mesures de confinement). Enfin un dernier questionnaire a été mis en ligne le 26 mars. Il tient compte de nouveaux symptômes plus spécifiques au Covid-19 tels que la perte de goût et d’odorat mais aussi des mesures de confinement et des comportements individuels (télétravail, utilisation des transports en commun, fréquence des sorties, nombre de contacts avec d’autres personnes etc.).

Grâce au suivi des symptômes, la compréhension de l’épidémie dans le pays se précise. Mais les questionnaires apportent aussi de précieuses informations de l’ordre de la psychologie sociale, sur le comportement de la population pendant le confinement. Des données indispensables pour affiner les modèles de prédiction de l’évolution de l’épidémie. Elles renseignent aussi sur les points sur lesquels il faut améliorer la communication auprès de la population, par exemple concernant le respect des règles de confinement.

Un optimisme irréaliste

RISQUE. Toutes ces données sont en cours de traitement. Seule une étude sur la perception du risque de la population face à la maladie a été publiée sur le site de pré-publication en psychologie https://psyarxiv.com/. Elle est basée sur le premier questionnaire mis en place pendant le stade 1, mais est déjà riche d’enseignements. L’idée était de savoir si la population était plutôt optimiste ou pessimiste face à la pandémie. L’étude a été menée auprès de citoyens français, italiens, britanniques et suisses, Grippe Net faisant partie d’une plate-forme européenne appelée Influenzanet qui diffuse les mêmes questionnaires. Elle montre, alors que l’épidémie n’a pas encore touché l’Italie et la France, que la population sous-estime très largement son impact. Une grande majorité pense que moins de 1% de la population sera infectée. Or, au même moment, des experts comme le Pr Marc Lipsitch (université Harvard) et le Pr Gabriel Lung (Université de Hong Kong) parlent déjà d’un virus qui touchera 40 % de la population mondiale dans l’année. Autre enseignement important tiré du premier questionnaire : 52% des personnes interrogées estiment qu’elles risquent moins d’être contaminées que les autres. Les chercheurs parlent d’un “optimisme irréaliste” ! Cette étude préliminaire montre donc qu’en Europe, la plupart des personnes étaient optimistes face à la pandémie. Les données datant de février, elles ont depuis bien changé nous confie Jocelyn Raude, l’auteur principal de l’étude : « Nous n’avons pas encore publié ces résultats mais nos analyses signalent une forte chute de l’optimisme amorcée quand l’épidémie a touché la France, avant le confinement. Il passe de 52% à 42% mais reste encore majoritaire. Mais les données les toutes dernières données, datant de ces jours-ci révèlent que les deux camps s’équilibrent. Nous avons autant de pessimistes que d’optimistes. Quant à la part de personnes qui pourraient être infectées, l’avis des personnes interrogées est lui aussi sensiblement plus pessimiste. Il passe de 1% à 10%. Il se rapproche de l’avis des experts qui estiment que 40% de la population mondiale pourrait être infectée. »

Davantage de participants

Les traitements de données se poursuivent sur l’ensemble des questionnaires. Mais les coordinateurs du réseau Grippe Net lancent aujourd’hui un appel à la population française pour qu’elle participe le plus largement possible à cette vaste étude. “Nous avons besoin de plus de participants. Le site va d’ailleurs évoluer dans les prochains jours avec une nouvelle adresse covidnet.fr qui renverra sur Grippe Net”, explique Marion Debin. L’idée est simple : plus il y aura de volontaires, plus le suivi de l’épidémie sera précis et fiable !

 

RÉSEAU. La pandémie de Covid-19 est désormais suivie en France, directement auprès de la population, grâce à Grippe Net. Créé en 2012, ce réseau participatif a pour vocation première de collecter, sur un site Internet, des données épidémiologiques des syndromes grippaux grâce à un questionnaire auxquels les participants (plus de 6700 inscrits actuellement) répondent toutes les semaines ou lorsqu’ils le souhaitent. Dans ce questionnaire, strictement anonyme, les personnes déclarent si elles ont eu ou pas des symptômes qui peuvent être révélateurs de la grippe, tels que : fièvre, frissons, nez qui coule ou bouché, éternuements, maux de gorge, toux, essoufflement, maux de tête, douleurs musculaires / articulaires, douleur thoracique, fatigue ou épuisement (malaise) etc. Tout le monde peut participer, quel que soit son état de santé.

La spécificité de Grippe Net est qu’il s’adresse directement à la population, à la différence du réseau Sentinelles qui lui collecte des informations sur la grippe, ainsi que d’autres indicateurs de santé, auprès des médecins généralistes et des pédiatres. Ces deux réseaux se complètent, Grippe Net ayant d’ailleurs été mis en place par le réseau Sentinelles. Mais le fait de s’adresser directement à la population permet d’obtenir des données auprès de personnes qui n’ont pas forcément consulté un médecin. “Comme nous récupérons des informations sur d’autres symptômes, nous pouvons aussi travailler sur d’autres épidémies comme celles de gastro-entérites. Nous pouvons aussi adapter les questionnaires pour faire des enquêtes de santé plus ponctuelles, par exemple sur l’obligation vaccinale”, explique Marion Debin qui coordonne le réseau.

Des informations précieuses sur la psychologie et le comportement de la population

CONFINEMENT. Du coup, le réseau est parfaitement adapté à un suivi de l’épidémie actuelle de Covid-19 en France. Le questionnaire a donc été modifié dès le stade 1 de l’épidémie en février, quand il s’agissait de freiner l’introduction du virus. “Les questions posées concernaient la connaissance de la maladie, quel était l’agent pathogène, une bactérie ou un virus, les modes de transmission, l’existence ou pas de traitements, les comportements à adopter pour freiner la propagation etc. Mais aussi quelle était la perception de la maladie, des risques qu’elle représente pour soi et pour les autres.” Un nouveau questionnaire a été lancé le 11 mars pendant le stade 2 (limiter la propagation du virus), juste avant le stade 3 (limiter les conséquences de la circulation du virus avec notamment des mesures de confinement). Enfin un dernier questionnaire a été mis en ligne le 26 mars. Il tient compte de nouveaux symptômes plus spécifiques au Covid-19 tels que la perte de goût et d’odorat mais aussi des mesures de confinement et des comportements individuels (télétravail, utilisation des transports en commun, fréquence des sorties, nombre de contacts avec d’autres personnes etc.).

Source: Sciencesetavenir.fr
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