Se sacrifier pour assurer la défense de sa colonie, jeter toutes ses forces dans une seule et unique floraison, dévorer son partenaire… Tous les moyens sont bons pour propager ses gènes, y compris l’infanticide et le cannibalisme.
Une mante religieuse femelle dévore un mâle durant l’accouplement
Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°211 daté octobre/ décembre 2022.
La vie ne serait pas ce qu’elle est devenue sans l’aide d’une complice… la mort. Oublions le cas trivial des interactions interspécifiques mortifères. Et intéressons-nous aux phénomènes qui se déroulent au sein d’une même espèce. Cette idylle entre la vie et la mort prend parfois des tournures étonnantes.
Par exemple, ce mécanisme appelé « autothyse » (du grec autos, « soi », et thysie, « sacrifice »), qui amène certains individus à se suicider pour la protection du groupe. Pour la défendre contre un agresseur, certains membres d’une colonie se font littéralement exploser, en émettant des substances toxiques et/ou collantes. Un processus bien documenté chez des insectes sociaux comme la fourmi de Malaisie Camponotus saundersi, ou des termites comme Globitermes sulphureus ou Neocapritermes taracua.