Question de la semaine : combien pèse l’ensemble des constructions humaines sur Terre ?

Quel est le poids de l’ensemble des constructions humaines sur Terre ? Cette question vertigineuse a été posé par un lecteur sur la page Facebook de Sciences et Avenir.

Vue générale des constructions dans la station balnéaire de Benidorm en Espagne

Vue générale des constructions dans la station balnéaire de Benidorm en Espagne. Photo prise le 29 juillet 2007

AFP Photo/Archives – JOSE JORDAN

« Combien pèse l’ensemble des constructions humaines sur Terre ? », nous demande Julien Polyprod sur la page Facebook de Sciences et Avenir. C’est notre question de la semaine. Merci pour toutes vos questions et vos échanges.

Un poids estimé à 30.000 milliards de tonnes

En 2016, une équipe internationale menée par Jan Zalasiewicz, du département de géologie de l’Université de Leicester (Royaume-Uni), avait, pour la première fois, estimé le poids de ce que les spécialistes appellent la technosphère. « La technosphère représente l’ensemble des structures que les humains ont construites pour les maintenir en vie, en très grand nombre maintenant, sur la planète : les maisons, les usines, les fermes, les mines, les routes, les aéroports et les ports d’expédition, les systèmes informatiques et leurs déchets… », précisait en 2016 Jan Zalasiewicz. Et ce poids est vertigineux : 30.000 milliards de tonnes, soit environ 50 kg par mètre carré de surface terrestre (précisons que la Terre, elle, pèse bien plus lourd, avec ses 6.000 milliards de milliards de tonnes). Le détail des calculs des chercheurs a été publié dans The Anthropocene Review. 

Des constructions qui deviendront des « technofossiles »

Pour les chercheurs, cette mesure constituait un nouveau moyen d’étudier l’impact des humains sur la Terre. « La technosphère représente bien plus que sa masse« , observait le professeur Colin Waters, un des co-auteurs de l’étude. « Elle a permis la production d’une énorme gamme d’objets matériels, d’outils et de pièces plus simples. Beaucoup d’entre eux, s’ils sont ensevelis, formeront dans un lointain avenir géologique des « technofossiles » qui aideront à caractériser et à dater l’Anthropocène ».

L’Anthropocène est une nouvelle ère géologique qui consacre le fait que l’humanité a profondément modifié son environnement. Les spécialistes sont toujours en discussion pour choisir une date marquant son début, ce qu’ils appellent le « clou d’or ». Si les technofossiles devaient être classés comme les paléontologues classent les fossiles normaux, ces travaux publiés en 2016 suggéraient que le nombre de types différents de technofossiles dépassent le milliard, soit bien plus que le nombre d’espèces vivantes actuellement ! « La technosphère est peut-être géologiquement jeune, mais elle évolue avec une vitesse furieuse, et elle a déjà laissé une empreinte profonde sur notre planète« , concluait Jan Zalasiewicz.

En 2020, une équipe de recherche internationale a quantifié pour la première fois l’empreinte des constructions humaines sur les océans. Les résultats de leur étude montrent que les constructions maritimes couvrent une superficie totale de 30.000 km2, soit l’équivalent de 0,008 % de la surface océanique. Et malheureusement, les zones maritimes les plus riches en biodiversité sont aussi les plus fragilisées…

Source: Sciencesetavenir.fr
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