Perte d’odorat, nez bouché, difficultés respiratoires : la polypose nasosinusienne, le fardeau d’un million de Français
L’anosmie, ou perte d’odorat, est un symptôme commun du Covid-19, mais également d’une maladie bien moins connue et touchant pourtant 1 million de Français : la polypose nasosinusienne. Due à une inflammation, elle ne se guérit pas mais peut être mieux maîtrisée si elle est traitée tôt.
La polypose nasosinusienne ou polypose nasale touche 1 million de Français.
Grand oublié de nos sens, l’odorat lorsqu’il est perdu est cependant source de détresse et de handicap au quotidien. Outre le Covid-19, une des causes principales d’anosmie est la polypose nasosinusienne, maladie du nez bouché et qui ne se guérit pas.
16% des Français ont déjà perdu l’odorat, dont 3% à cause du Covid-19
« Perdre l’odorat, c’est se sentir isolé, c’est faire face à l’incompréhension de ses proches. C’est aussi perdre des souvenirs, être coupé des odeurs du quotidien, du café du matin, de l’herbe coupée, de ses proches« , témoigne avec émotion Jean-Michel Maillard, président de l’association Anosmie.org. En France, 5% de la population souffrent d’anosmie, la perte d’odorat, et 16% en ont déjà fait l’expérience dans leur vie – dont 3% à cause du Covid-19, d’après un sondage IFOP sur 3.000 personnes début 2021, commandé par le laboratoire Sanofi. Si le Covid-19 est donc loin d’être la cause principale de l’anosmie, la pandémie a malgré tout eu le mérite de jeter un coup de projecteur massif sur la perte de ce sens, souvent oublié. Pourtant, l’anosmie est vécue comme un handicap par 60% des personnes touchées, d’après le sondage, et 80% ont souffert de troubles et conséquences psychologiques incluant la dépression, l’irritabilité ou l’isolement social. Car sans odeur, les restaurants entre amis n’ont bien sûr plus la même saveur.
La polypose nasosinusienne entrave l’odorat et la respiration
Pour Pascaline Lardey, ambassadrice d’Anosmie.org, tout a commencé en 2012 « par un rhume qui ne guérit pas« . « On consulte, les mois et les années passent, mais ça ne passe pas. J’ai perdu le goût au bout de 5 à 6 mois de symptômes. C’est très difficile à accepter. » Le diagnostic est finalement tombé deux ans plus tard : polypose nasosinusienne. Touchant 1 million de Français, cette maladie dont on ne connait pas la cause est caractérisée par l’apparition de polypes, c’est-à-dire des excroissances, dans le sinus d’abord – plus précisément l’ethmoïde -, puis le nez. « Ces polypes sont très particuliers, ils ne guérissent pas et ne deviennent jamais cancéreux« , explique le Pr Olivier Malard, chef de service ORL au CHU de Nantes. Pas de cancer donc, mais un nez bouché, une perte de l’odorat, des maux de tête ou des difficultés respiratoires. « Cette nuit, j’ai dû dormir assise parce que je n’arrivais pas à respirer« , témoigne Pascaline Lardey, avant de prendre trois comprimés de cortisone.