« Parcoursup a permis de remettre de l’humain dans tous les processus d’admission », selon un membre de la conférence des présidents d’université

« Ce que vous appelez une absence de transparence est lié même au processus de rajouter de l’humain dans un système d’admission qui, auparavant, était fait par une machine », a réagi le président de l’université Reims Champagne-Ardenne et membre de la conférence des présidents d’université (CPU), Guillaume Gellé, sur franceinfo jeudi 27 févier après la publication d’un rapport de la Cour des comptes sur Parcoursup.

Pour lui, « les solutions qui sont proposées actuellement sont bien plus satisfaisantes que celles qui étaient proposées depuis de nombreuses années ». « C’est un véritable succès » mais Guillaume Gellé reconnaît qu’il faut « apporter à cette plateforme des améliorations. »

Que reste-t-il à améliorer, notamment sur la transparence ?

Guillaume GelléNous sommes très conscients à la CPU qu’il faut mettre en place un processus d’amélioration continue. Nous y participons régulièrement dans le comité de pilotage qui accompagne les évolutions de Parcoursup aux côtés des autres conférences des grandes écoles et des classes préparatoires. Nous essayons chaque année d’apporter à cette plateforme des améliorations qui vont dans le sens demandé. En matière de transparence, ce que Parcoursup a permis de faire, c’est de remettre de l’humain dans tous les processus d’admission des lycéens dans nos formations. Il est extrêmement difficile de pouvoir quantifier ces choses-là. C’est un peu l’ambiguïté des choses, c’est-à-dire que ce que vous appelez une absence de transparence est lié même au processus de rajouter de l’humain dans un système d’admission qui, auparavant, était fait par une machine.

Parfois, des algorithmes participent aux choix et à la sélection. Faut-il les rendre publics pour que tout le monde comprenne comment sont faits les choix ?

Nous nous récusons ce terme à la CPU. Il s’agit d’un outil d’aide à la décision qui peut, qui est ou qui n’est pas utilisé, par les jurys d’admission. Il s’agit bien de jurys d’admission derrière, qui prononcent les admissions des lycéens dans les formations. Ce terme-là ne nous convient pas. Chaque formation, en fonction de ses spécificités se réunit en jury et étudie au cas par cas, les éléments des dossiers des lycéens. Ces dossiers comprennent des éléments sur le parcours antérieur au lycée mais aussi des éléments comme sa lettre de motivation pour s’inscrire dans une formation. Tout cela n’est pas quantifié par une machine. Tout cela est à l’appréciation d’un jury.

Est-ce que la réforme a amené une sélection à l’université, ce qui ne devait pas être le cas ?

Vous savez, tout dépend de la définition qui est employée. J’ai lu la définition de la Cour des comptes. Effectivement, quand on ne peut pas donner une place à toutes les personnes qui candidatent à une formation, on peut appeler ça de la sélection. Pour nous, les filières sélectives sont définies. Ce sont celles sur lesquelles il y a des critères d’admission particuliers qui permettent une sélection des candidats. Dans ce que vous illustrez comme formation, il s’agit d’un manque de place. Ce manque de places avant Parcoursup était réglé par des questions de tirage au sort ou était réglé, même avant APB, par le premier arrivé, premier inscrit dans la formation. Parcoursup nous permet de regarder les dossiers des candidats et d’ordonner les candidatures en fonction de la capacité du lycéen à réussir dans la formation. Oui, il peut être regrettable de ne pas pouvoir accepter tout le monde dans une formation. Quand cela n’est matériellement pas possible, les solutions qui sont proposées actuellement sont bien plus satisfaisantes que celles qui étaient proposées depuis de nombreuses années.

Source: francetvinfo.fr
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