Météo-France dresse le bilan de 2022, année la plus chaude

Même si le mois de décembre est très froid, l’année 2022 va devenir l’année la plus chaude depuis le début des enregistrements de température en 1900. Et ça devrait être pire dans les années qui viennent.

La Loire asséchée à Loireauxence

La Loire asséchée à Loireauxence, en septembre 2022.

Damien MEYER / AFP

À part une petite vaguelette de froid fin février et surtout trois jours de gel mortels pour les végétaux début avril, l’année 2022 restera bien comme la plus chaude jamais enregistrée, largement devant le précédent record de 2020, affirme avec un mois d’avance Météo-France. Même un décembre polaire ne pourrait contrebalancer les quatre mois d’été très chauds et ses trois vagues de chaleur qui ont duré 33 jours contre 22 pour le précédent record de 2003. Les températures moyennes des douze mois écoulés vont atteindre 14,2°C à 14,6°C. L’anomalie de température (l’écart entre cette température annuelle et la moyenne enregistrée entre 1991 et 2020) est de +1,1 à 1,5°C. « 1500 records locaux de chaleur ont été battus au cours de cette année, contre 308 records de froid, soit cinq fois plus, détaille Matthieu Saurel, climatologue à Météo-France. Les records de chaleur tombent très facilement, pas ceux de froid. »

Une sécheresse record générale sur toute la France

Dans le détail, à part le mois d’avril qui est resté dans la moyenne, tous les mois ont connu des écarts avec les deux dernières décennies. La palme revient au mois d’octobre avec un écart de 3°C avec la moyenne. Mais ce sont les vagues de chaleur de juin, juillet et août qui restent dans les mémoires. La première du 15 au19 juin est exceptionnelle par sa précocité et par une intensité jamais vue à cette période de l’année. Les deux suivantes du 12 au 25 juillet et du 31 juillet au 13 août amènent à un total annuel de 33 jours de vagues de chaleur, loin devant le précédent record de 23 jours en 1983 et de 22 jours en 2003. Jamais la métropole n’avait vue une température supérieure à 40°C en juin (à Saint-Jean de Minervois dans l’Hérault le 16 juin) et cette barre a été tutoyée en Bretagne (39,3°C) et Hauts-de-France, des régions qui battent leurs records précédents de plus de 4 degrés.

Les écarts de température négatives (en bleu) et positives (en rouge). Une année 2022 dominées par les anomalies. (cliquez dessus pour agrandir l’image).

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© Météo France

Les précipitations n’ont en conséquence jamais été aussi faibles. C’est en effet un anticyclone des Açores extrêmement gonflé qui a renvoyé par l’Écosse et l’Islande les dépressions nord-atlantiques. La pluviométrie annuelle sur l’ensemble du territoire va osciller entre 20 et 25% selon l’abondance des pluies de décembre. Le moi de mai avec un déficit de 60% et de juillet avec -85% sont les plus secs jamais enregistrés depuis le début de ce type de mesure en 1959. Corollaire : la sécheresse a été générale. C’est la troisième plus longue jamais subie de toute l’histoire météorologique de la métropole. Sa durée a été de huit mois, loin cependant derrière les 17 mois entre 1989 et 1990 et proche de celle de 2005 (neuf mois). Les trois quarts de la France l’ont subie, ce qui en fait un épisode remarquable par son étendue. Et près d’une cinquantaine de départements sont considérés comme n’étant pas encore sortis de l’épisode malgré les précipitations de novembre.

Source: Sciencesetavenir.fr
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