L’infertilité (stérilité)

infertilite

L’infertilité correspond à l’incapacité pour un couple de concevoir un enfant. On parle d’infertilité ou de stérilité lorsqu’un couple qui a des relations sexuelles fréquentes et qui n’utilise pas de moyen de contraception ne réussit pas à procréer pendant au moins un an (ou six mois lorsque la femme a plus de 35 ans).

Pour qu’une femme tombe enceinte,  un enchainement d’événements est nécessaire. Son corps, et plus précisément ses ovaires,  doit d’abord produire une cellule, l’ovocyte, qui circule jusqu’à l’utérus. Là, en présence d’un spermatozoïde, la fécondation pourra se produire. Les spermatozoïdes peuvent survivre 72h dans l’appareil reproducteur féminin et l’ovule doit être fécondé dans les 24h qui suivent l’ovulation. Suite à la fusion de ces deux cellules, un œuf se forme puis s’implante dans l’utérus, où il va pouvoir se développer.

L’infertilité peut être très difficile à vivre pour les couples qui souhaitent devenir parents mais qui n’y parviennent pas. Cette incapacité peut avoir des répercussions psychologiques importantes.

Il existe de nombreux traitements pour lutter contre l’infertilité qui peuvent augmenter considérablement les chances pour un couple de devenir parents.

Prévalence

L’infertilité est très fréquente puisqu’elle concernerait entre 10%  à 15% des couples. Ainsi les CDC (Centers for Disease Control and Prevention) américains confirment que près d’1 femme sur 10 rencontrerait des difficultés pour tomber enceinte. 80 à 90% des femmes tombent enceintes en 1 an et 95%, en 2 ans.

Au Canada, selon l’Association Canadienne de Sensibilisation à l’Infertilité (ACSI), près d’1 couple sur 6 ne réussirait pas à concevoir d’enfant dans la 1ère année d’arrêt de tout moyen de contraception.

En France, d’après l’enquête nationale périnatale de 2003 et l’Observatoire épidémiologique de la fertilité de 2007-2008, près d’1 couple sur 5 serait concerné par l’infertilité après 12 mois sans contraception. Selon l’enquête, 26 % des femmes sont tombées enceinte dès le 1ermois sans contraception et 32 %, plus de 6 mois après (dont 18% au bout de 12 mois et 8% au bout de 24 mois)3.

Même si les données manquent, il semblerait que les femmes soient de plus en plus nombreuses à rencontrer des difficultés pour tomber enceintes et qu’elles mettent également plus de temps. Des facteurs environnementaux ou infectieux pourraient être responsables de cette évolution. Le surpoids est également pointé du doigt.  Il faut également savoir que la fertilité diminue avec l’âge. Or, les femmes attendent leur 1er enfant de plus en plus tard, ce qui pourrait aussi expliquer que les problèmes d’infertilité soient de plus en plus fréquents.

Les causes

Les causes d’infertilité sont très variées et peuvent concerner l’homme, la femme ou les deux partenaires. Dans un tiers des cas, l’infertilité concerne l’homme seulement, dans un autre tiers, elle concerne uniquement la femme et enfin, dans le tiers restant, elle concerne les deux.

Chez l’homme

L’infertilité masculine est principalement due à une trop faible production (oligospermie) ou une absence totale (azoospermie) de spermatozoïdes dans le sperme. Une azoospermie peut être due à une absence de production au niveau des testicules ou une obstruction des canaux qui permettent aux spermatozoïdes de migrer. Les spermatozoïdes peuvent également être malformés (tératospermie) ou immobiles (asthénospermie). Les spermatozoïdes ne peuvent alors plus rejoindre l’ovocyte et le pénétrer. L’homme peut également souffrir de problèmes d’éjaculations précoces. Il peut alors éjaculer à la moindre excitation, souvent même avant d’avoir pénétré sa partenaire. La dyspareunie (relation sexuelle douloureuse pour la femme) peut aussi empêcher la pénétration. En cas d’éjaculation rétrograde, le sperme est envoyé vers la vessie et non pas vers l’extérieur. Certains facteurs environnementaux, comme l’exposition aux pesticides ou à la chaleur excessive et trop fréquente des saunas et des jacuzzis, peuvent diminuer la fécondité en affectant la production des spermatozoïdes. Des troubles plus généraux comme l’obésité, la consommation excessive d’alcool ou de tabac limitent aussi la fécondité masculine. Enfin, certains traitements anticancéreux comme la chimiothérapie et la radiothérapie limitent parfois la production de spermatozoïdes.

Chez la femme

Les causes d’infertilité sont là encore multiples. Certaines femmes peuvent souffrir d’anomalies de l’ovulation. L’ovulation peut être inexistante (anovulation) ou de qualité médiocre. Avec ces anomalies, aucun ovocyte n’est produit et la fécondation ne peut donc pas avoir lieu. Les trompes de Fallope, qui se situent entre les ovaires et l’utérus et permettent à l’embryon de migrer jusqu’à la cavité utérine, peuvent être obstruées (par exemple, en cas de salpingite, une inflammation des trompes ou d’un problème d’adhérence à la suite d’une chirurgie). La femme peut souffrir d’endométriose , d’un fibrome utérin ou d’un syndrome des ovaires polykystiques, c’est-à-dire un déséquilibre hormonal qui provoque la présence de kystes sur les ovaires et qui se manifeste par des règles irrégulières et une stérilité. Des médicaments, comme des traitements anticancéreux, peuvent être à l’origine d’infertilité. Des problèmes de thyroïde ainsi qu’une hyperprolactinémie peuvent également en être responsables. Cette élévation du taux de prolactine, hormone présente lors de l’allaitement, peut affecter l’ovulation.

Le diagnostic

En cas d’infertilité, il est nécessaire de tenter de trouver sa cause. Les différents tests proposés peuvent être longs. Les spécialistes commencent par vérifier l’état de santé générale du couple ; ils parlent également de leur vie sexuelle. Dans un tiers des cas environ, l’infertilité du couple reste inexpliquée.

Le test de Huhner est un test à effectuer quelques heures après un rapport sexuel. Il permet de vérifier la qualité de la glaire cervicale, une substance produite par l’utérus qui permet aux spermatozoïdes de mieux se déplacer et atteindre l’utérus.

Chez l’homme, l’un des premiers tests consiste à analyser le contenu du sperme : le nombre de spermatozoïdes, leur mobilité, son aspect, ses anomalies, etc. On parle de spermogramme. En cas d’anomalies détectées, une échographie des organes génitaux ou un caryotype peuvent être demandés. Les médecins vérifient également si l’éjaculation est normale. Des tests hormonaux, comme un dosage de la testostérone, à partir d’un échantillon de sang sont fréquemment réalisés.

Chez la femme, le bon fonctionnement des organes reproducteurs est vérifié. Le médecin s’assure également que le cycle menstruel est normal. Des tests sanguins pour vérifier la quantité d’hormones présentes permettent de s’assurer que la femme ovule bien.  Une hystérosalpingographie permet de bien visualiser la cavité utérine et les trompes de Fallope. Cet examen permet grâce à l’injection d’un produit de contraste, de détecter un éventuel blocage au niveau des trompes. Une laparoscopie, une opération qui permet de visualiser l’intérieur de l’abdomen et donc, les ovaires, les trompes de Fallope et l’utérus, peut être prescrite en cas de suspicion d’infertilité. Elle peut permettre de dépister une endométriose. Une échographie pelvienne permet aussi de détecter des anomalies de l’utérus, des trompes ou des ovaires. Des tests génétiques peuvent se révéler nécessaires afin de dépister une origine génétique à l’infertilité.

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Source: passeportsante.net
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