Les poissons combattants synchronisent l’expression de leurs gènes pendant l’affrontement

Les combats entre poissons combattants sont si intenses qu’une synchronisation se fait à l’échelle moléculaire entre les deux protagonistes.

Les poissons combattants synchronisent l'expression de leurs gènes pendant l'affrontement

Un poisson combattant mâle

ARDEA/MARY EVANS/SIPA

Les poissons combattants (Betta splendens) sont connus pour leurs comportements belliqueux, ils s’attaquent même à leur propre reflet dans un miroir. Mais une étude internationale révèle que cette combativité intense créé un lien particulier entre les deux adversaires. Un lien si fort qu’il se retrouve même au niveau moléculaire.

Une danse mortelle synchronisée

Les combattants sont particulièrement agressifs envers leurs congénères quand il s’agit de démontrer leur domination. Lorsque la dissuasion ne fonctionne pas, le combat devient inéluctable et peut conduire à la mort. Ces petits poissons d’eau douce n’hésitent alors pas à frapper et à mordre. Dans une étude publiée le 17 juin 2020 dans la revue PlosGenetics, des chercheurs ont observé minutieusement des combats durant plusieurs minutes. Ils se sont alors rendus compte que chacun des opposants (des mâles) modifie ses actions pour qu’elles correspondent au comportement de l’adversaire. Finalement, les deux protagonistes réalisent une sorte de danse synchronisée. Pour les chercheurs, il est possible que chaque poisson tente d’imposer son comportement agressif à l’autre, « ils s’influencent l’un l’autre« . Celui qui prend le dessus est alors le gagnant.

Des changements similaires dans l’activité de certains gènes

Plus étonnant encore, une analyse de plusieurs cerveaux de ces petits poissons révèlent qu’après un combat, l’expression des gènes dans leurs cellules nerveuses est elle aussi synchronisée avec celle de l’ennemi. « Le duo de combattant a connu des changements similaires dans l’activité des gènes liés à l’apprentissage, à la mémoire, à la fonction synaptique et au transport ionique à travers les membranes cellulaires« , révèle l’étude. En outre, plus le combat dure longtemps, plus le degré de synchronisation est élevé. Finalement, « il est possible que des comportements similaires chez ces couples d’animaux, dans des conditions identiques, puissent déclencher ces vagues de transcription (synthèse d’un messager ARN à partir d’une portion d’ADN, ndlr) synchronisées« . Alors que les mâles combattants s’exècrent, « leurs comportements de combat contiendraient un aspect collaboratif au niveau moléculaire« . Un comble. 

Source: Sciencesetavenir.fr
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