Le sismomètre de la mission inSight a enregistré les signaux produits par des météorites lorsqu’elles pénètrent l’atmosphère martienne et lors de l’impact au sol. Après analyse, ces données ont permis d’identifier très précisément les cratères d’impact, visualisés ensuite par un orbiteur.
Vue d’artiste d’un impact frappant la surface de Mars, près du sismomètre (Seismic Experiment for Interior Structure) de la mission InSight.
C’est une nouvelle « première » et prouesse technologique que vient de réaliser la mission InSight (Exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport), qui a atterri sur Mars fin 2018 avant de déployer un sismomètre sur le sol aride de la planète Rouge. Si la mission est pilotée par l’Agence spatiale américaine, le sismomètre a été conçu principalement par l’Institut de physique du globe de Paris. Et en juillet 2021, suite à la détection et l’analyse d’une dizaine de séismes, l’instrument a dévoilé des informations inédites sur l’épaisseur mais aussi la composition de la croûte, du manteau et du noyau martiens. Or ce bijou technologique a pu également enregistrer, en 2021, les signaux produits par des chutes de météorites, résultats qui viennent d’être publiés dans Nature Geoscience. « Nous avons même pu localiser les cratères d’impacts », se réjouit Raphael Garcia, chercheur à l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace à Toulouse et auteur principal de l’étude.
Echauffement du bolide
Pour sonder les entrailles de Mars, le sismomètre d’InSight devait s’appuyer principalement sur la vie sismique de la planète. Mais les scientifiques espéraient détecter aussi les tressaillements, plus ténus, produites par des chutes de météorites. Lorsque celles-ci pénètrent dans l’atmosphère martienne, les forces de friction susciteraient en effet, comme sur Terre, un échauffement du bolide ainsi qu’une onde de choc sonore se propageant vers l’avant et atteignant le sol. Lorsque les pierres célestes ne se consument pas totalement dans l’atmosphère et qu’une partie de leur masse s’écrasent sur le sol, elles génèrent par ailleurs une vague d’ondes sismiques liées directement à l’impact.