Le fossile de requin était en fait un ptérosaure

Cette relique paraît correspondre à une nouvelle espèce de ces reptiles volants qui vivait dans l’actuelle Grande-Bretagne.

Ptérosaure

Reconstitution artistique du nouveau ptérosaure découvert.

Davide Bonadonna

C’est en fouillant dans les collections de fossiles du Sedgwick Museum de Cambridge et du Booth Museum de Brighton, en Angleterre, que Roy Smith de l’Université de Portsmouth a déniché la trace d’une nouvelle espèce de ptérosaure, ces reptiles volants qui vivaient il y a entre 225 et 66 millions d’années et dont les plus gros spécimens pouvaient atteindre la taille d’une girafe.

Attribué à un requin

Les collections qu’il a examinées provenaient de mines de phosphate qui étaient exploitées entre 1851 et 1900. Lorsqu’ils entamaient des nodules de phosphate, les ouvriers tombaient fréquemment sur des fossiles qu’ils revendaient pour compléter leurs revenus et de nombreux musées les ont alors acquis par lots. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais réellement fait l’objet d’études scientifiques.

Ainsi, c’est en examinant des fossiles faussement considérés comme des restes d’ailerons de requins que Roy Smith a identifié ce qui était en réalité une mâchoire de ptérosaure et puis au moins deux autres appartenant à ces animaux. Deux étaient apparentées à un ptérosaure déjà connu nommé Ornithostoma mais la dernière semble correspondre à une nouvelle espèce dotée d’un bec plus petit et présentant de subtiles différences avec celui d’autres ptérosaures connus comme il l’explique dans un article publié dans la revue Proceedings of the Geologists’ Association. En revanche, le fossile est trop fragmentaire pour aboutir à la description et donc à la dénomination de cette nouvelle espèce.

Espèce inconnue

Pour pouvoir nommer une nouvelle espèce, il faudra que le paléontologue planche sur un matériel plus conséquent. Le scientifique devra donc obtenir de nouveaux fossiles de la même espèce. Il n’existe que peu de chance d’en trouver lors de fouilles puisque les lieux où ils ont été découverts ont été transformés et urbanisés. En revanche, il reste des caisses entières de fossiles à examiner dans les musées. Elles ne sont pour le moment pas accessibles, en raison de l’épidémie de Covid-19 mais Roy Smith promet de s’y attaquera aussitôt que possible. La forme du bec du ptérosaure suggère des liens avec les ptérosaures habituellement découverts en Afrique du Nord et sa présence en Angleterre suscite d’autant plus d’interrogations.

Les ptérosaures sont les premiers animaux qui ont quitté le sol pour s’élever dans les airs, bien avant les oiseaux. La plupart des restes de ptérosaures ont été retrouvés en Asie, en Amérique et en Europe et on commence à trouver de nombreuses traces attestant de leur présence en Afrique. Notamment sur l’actuel emplacement du désert du Sahara, qui à l’époque abritait un écosystème fluvial peuplé de très nombreux animaux.

Source: Sciencesetavenir.fr
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