L’activité humaine serait la cause de 96% des disparitions des mammifères

Nos ancêtres de la Préhistoire auraient également été responsables de l’extinction de certains mammifères. De nouvelles données montrent que l’intervention humaine aurait provoqué 96% des disparitions de ces vertébrés. 

Illustration de mammifères vivant il y a 25.000 ans

Les chercheurs estiment que l’être humain serait responsable de 96% des disparitions de mammifères. 

Manuel Cohen / Manuel Cohen via AFP

Une étude publiée dans Science Advances avance une raison à 96% des extinctions de mammifères dans les 126.000 dernières années : la présence humaine. Plus encore, la probabilité qu’une de ces espèces animales disparaisse est aujourd’hui 1600 fois plus élevée que ce qu’elle serait en l’absence de l’activité d’Homo sapiens.

L’humain : un danger pour les mammifères

L’étude menée à l’Université de Gothenburg (Allemagne) s’est appuyée sur une base de données de 351 fossiles de mammifères trouvés aux quatre coins du globe. Les chercheurs ont ainsi pu déterminer leurs grandes périodes d’extinction. Celles-ci ont englobé un grand nombre d’évènements, allant de la dernière période glaciaire jusqu’à l’essor de l’homme moderne au-delà de l’Afrique.

Les scientifiques ont comparé ces données, avec des méthodes probabilistes, à celles des déplacements des humains depuis le début du pléistocène supérieur, il y a 126.000 ans. Ils ont alors constaté un résultat singulier, « ces extinctions ne sont pas constantes dans le temps. Au contraire, les pics de disparitions sur les différents continents correspondent au moment où les humains ont investi les territoires des mammifères », explique le premier auteur de l’étude, Tobias Andermann, dans un communiqué.

Certains chercheurs considèrent les changements climatiques comme les principaux acteurs de cette extinction. Pourtant, « nous n’avons trouvé aucun lien probant entre le changement du climat et la disparition des mammifères », explique un des chercheurs Daniele Silvestro. Les auteurs de cette nouvelle étude estiment au contraire que les mammifères de l’époque étaient résilients face aux fluctuations climatiques.

Une extinction exponentielle

« Il faut cependant souligner que l’action combinée du changement climatique et des populations humaines entraîne un risque important pour de nombreuses espèces », précise Daniele Silvestro. Avec l’expansion progressive de l’activité humaine, le modèle des chercheurs prévoit en 2100 un taux d’extinction des mammifères 30.000 fois plus important que le taux naturel. La survie de milliers d’espèces est pourtant possible pour Tobias Andermann, « nous devons être tous conscients de la crise de la biodiversité que nous vivons. Le temps presse, la disparition d’une espèce ne laissera qu’un trou béant dans l’histoire de notre planète », conclut-il.

Source: Sciencesetavenir.fr
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