Examens urinaires

Examens urinaires

Mis à jour : Jeudi 24 Mars 2016

Que ce soit pour diagnostiquer et soigner une infection urinaire, explorer le fonctionnement de certains organes, identifier l’usage de stupéfiants ou savoir si l’on est enceinte, les analyses d’urine apportent de nombreuses informations concernant notre santé. Quels sont les usages de ce type d’examen complémentaire ? Comment en interpréter les résultats ?

Parce que les reins sont une partie essentielle de notre système d’élimination, les urines sont un reflet relativement fidèle des substances présentes dans le sang, pour peu que celles-ci soient solubles dans l’eau ou qu’elles le soient devenues grâce à des réactions chimiques destinées à favoriser leur élimination.

De plus, lors d’infection urinaire, les urines contiennent les micro-organismes responsables de cette infection, ainsi que des cellules immunitaires chargées de lutter contre cette infection. Identifier ces bactéries et explorer leur sensibilité à divers médicaments antibiotiques permet alors de choisir le traitement le plus efficace.

Qu’est-ce que l’ECBU ?

test urinaire

L’examen urinaire le plus souvent prescrit est l’ECBU, l’examen cytobactériologique des urines. Comme son nom l’indique, il recherche à la fois des cellules (cyto-, la cellule en grec) et des bactéries. Les cellules en question sont en particulier celles du système immunitaire qui s’activent lors d’une infection.

Pour cet examen, les urines doivent être recueillies avec soin, de manière stérile, pour ne pas les contaminer avec d’autres micro-organismes (voir encadré). Une fois reçues au laboratoire, elles sont examinées et mises en culture (sur une substance qui favorise la prolifération des bactéries).

Bien prélever ses urines pour un ECBU
Pour ne pas contaminer un prélèvement d’urines, il est préférable de commencer par se laver soigneusement les mains au savon, ainsi que la vulve ou le pénis, en rinçant bien pour éliminer le savon.
Ensuite, il faut commencer par uriner l’équivalent d’un demi-verre (20 ml) pour éliminer les micro-organismes présents sur les muqueuses génitales. On recueille les 20 ml suivants dans un flacon stérile (habituellement remis par l’infirmière ou le laboratoire d’analyse) en prenant soin de ne pas toucher le bord supérieur du récipient.
Le flacon est ensuite hermétiquement fermé et porté au laboratoire d’analyses accompagné de l’ordonnance et de l’heure du prélèvement. En cas d’empêchement, il est possible de le placer quelques heures au réfrigérateur (4°C).
Chez le nourrisson, un collecteur stérile spécifique est utilisé. Ce dispositif à usage unique se pose après désinfection soigneuse de la zone génitale et ne peut être laissé en place plus d’une heure. Passé ce délai, si l’enfant n’a pas uriné, un collecteur neuf doit être utilisé. Une fois l’urine recueillie, le collecteur est enlevé et l’urine est transvasée soigneusement dans un flacon stérile. Parfois, l’urine peut être recueillie « à la volée » au moment du change.

L’aspect de l’urine

L’urine a habituellement une couleur jaune plus ou moins foncée, une odeur discrète et elle est transparente. Lors d’infection, l’urine peut être trouble et sentir mauvais. Une fois laissée reposer, des dépôts blancs ou rougeâtres apparaissent parfois au fond du récipient.

Les cellules présentes dans l’urine

Dans une urine saine, il y a peu de cellules, essentiellement des globules rouges (hématies), des globules blancs (leucocytes), des cellules de la paroi des canaux urinaires et de la vessie et, chez les hommes, des spermatozoïdes.

Les globules rouges (hématies) dans l’urine

Les hématies sont en général moins de 5 000 par ml d’urine. Leur présence en très grand nombre donne une couleur brun-rouge à l’urine. Un excès de globules rouges dans les urines peut être provoqué par certaines infections urinaires (cystites), la présence de calculs qui blessent les parois des organes urinaires, un traumatisme, une tumeur du rein ou de la vessie qui saigne, ou des troubles de la coagulation (par exemple, un traitement anticoagulant trop fortement dosé).

Les globules blancs (leucocytes) dans l’urine

Les leucocytes sont les cellules immunitaires chargées de nous protéger contre les infections. Lorsqu’ils sont en trop grand nombre dans les urines (plus de 10 000 par ml d’urine), cela signale une infection urinaire (cystite ou pyélonéphrite) qui peut être due à des bactéries, des mycoplasmes, des champignons microscopiques, etc.

Chez certaines personnes (par exemple, les nouveau-nés, les femmes enceintes ou les personnes atteintes de VIH/sida ou celles qui reçoivent un traitement qui affaiblit l’immunité), une infection urinaire peut se développer sans élévation significative des globules blancs dans les urines.

Les cellules épithéliales dans l’urine

Les cellules épithéliales sont celles qui recouvrent la paroi de tous les organes par lesquels passe l’urine. Elles s’éliminent naturellement. Parfois, elles sont en nombre anormalement élevé, par exemple lorsqu’un calcul abrase cette paroi, mais également en cas d’inflammation due à une infection urinaire.

La présence de cellules épithéliales du vagin (différentes et reconnaissables) indique une contamination de l’urine lors du prélèvement. Il est alors nécessaire de renouveler celui-ci.

Les cristaux présents dans l’urine

Certaines substances chimiques naturellement présentes dans les urines ont tendance à précipiter sous forme de cristaux : acide oxalique, acide urique, calcium, par exemple. Lors d’infection urinaire due à certains germes, des cristaux de phosphate ammoniaco-magnésien apparaissent dans les urines et sont caractéristiques.

Qu’appelle-t-on cylindres urinaires ?
Lors de l’examen microscopique de l’urine, on observe parfois des cylindres qui peuvent être composés d’hématies, de leucocytes, mais aussi de protéines ou de graisses. Ces éléments se présentent en forme de cylindres car ils ont été « moulés » dans les fins tubules qui composent les reins. Selon leur composition et leur aspect, ils aident à affiner le diagnostic d’une infection rénale et à évaluer sa gravité.

Les bactéries présentes dans l’urine

Lorsqu’une infection bactérienne se développe dans les organes urinaires, les bactéries présentent dans l’urine vont se développer en très grand nombre lorsque l’urine est mise en culture au laboratoire.

Les infections urinaires sont généralement causées par des bactéries présentes dans l’intestin, et notamment par Escherichia coli dans plus de 50 % des cas. Les bactéries Proteus mirabilis et Proteus æruginosa sont également fréquemment retrouvées, tout comme Enterococcus fæcalis et Staphylococcus aureus.

Parfois, l’infection urinaire est causée par des levures (des champignons microscopiques, essentiellement de l’espère Candida à l’origine des candidoses) ou d’autres types de micro-organismes (mycoplasmes, mycobactéries, etc.).

Le diagnostic de l’infection urinaire se fait en prenant en compte à la fois de la prolifération des bactéries en culture et de la concentration de leucocytes dans les urines, ainsi que des symptômes observés. Le plus souvent, une infection urinaire se traduit par une élévation anormale de ces valeurs, et l’identification dans les cultures d’une seule espèce de bactérie en nombre très important.

Dans certains cas, il peut y avoir élévation des leucocytes dans l’urine sans multiplication de bactéries en culture. Cela peut indiquer une infection par un micro-organisme qui pousse mal dans les conditions habituelles de culture, un traitement antibiotique préalable au prélèvement qui a fortement diminué le nombre de bactéries dans les urines, ou que les leucocytes proviennent de l’appareil génital (par exemple à la suite d’une infection sexuellement transmissible).

Il est également parfois possible d’observer une quantité de bactéries anormalement élevée sans augmentation des leucocytes. Il peut alors s’agir d’une infection urinaire débutante, ou du cas d’une une personne immunodéprimée, ou d’une contamination du prélèvement par des bactéries extérieures.

Qu’est-ce qu’un antibiogramme urinaire ?
Lorsque le médecin suspecte une infection urinaire d’origine bactérienne, il peut demander que le laboratoire d’analyses pratique un antibiogramme. Cet examen consiste à cultiver les bactéries contenues dans l’urine en présence de diverses substances antibiotiques. Ainsi, il est possible de déterminer celles qui seront les plus actives pour lutter contre l’infection, orientant ainsi le choix du traitement.
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Source: eurekasante.vidal.fr

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