Édito. Yeux dans les yeux

Édito. Yeux dans les yeux

Édito. Yeux dans les yeux
Cet automne, je vous avais promis de faire remonter auprès du ministre votre désarroi face au tout internet qui s’impose à tous. Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, nous a répondu. Enfin! Après des mois d’attente.
Cet automne, je vous avais promis de faire remonter auprès du ministre votre désarroi face au tout internet qui s’impose à tous. Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, nous a répondu. Enfin! Après des mois d’attente.

Cet automne, je vous avais promis de faire remonter auprès du ministre votre désarroi face au tout internet qui s’impose à tous, notamment pour effectuer les démarches administratives, alors que certains d’entre vous ne sont pas et ne seront jamais connectés. Soit parce qu’ils vivent dans une zone dite blanche, soit parce qu’internet reste un sujet d’inquiétude (« Je ne sais pas me servir d’un ordinateur. ») et représente un coût auquel un grand nombre ne peut faire face.

Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des Territoires, nous a répondu. Enfin! Après des mois d’attente. 

Que nous dit-il? Il nous promet une amplification de la couverture qui pourrait toucher 10 000 communes privées jusque-là de connexion. C’est bien. Il nous donne également les conclusions positives de séances de formation qui ont eu lieu dans trois départements. Très bien. Il nous annonce encore travailler à la multiplication des points de contacts pour mieux maîtriser le numérique, et même à la distribution d’un chèque de 150 euros pour financer son équipement de réception internet… Extase!

J’ai le sentiment d’être dans un dialogue de sourds car ce dont je parle, c’est de ceux qui ne seront jamais connectés. Comment faut-il le dire pour se faire entendre?

Certainement grâce au contact, le vrai. Celui qui passe par un rendez-vous, physique, yeux dans les yeux entre un journaliste, qui par ailleurs représente 5 millions de lecteurs, et un représentant de l’État.

Et c’est exactement ce rendez-vous que nous n’avons pas eu. Car, oui, nous avons dû nous contenter d’un échange de mails pour réaliser cette interview. Et nous n’en sommes ni fiers, ni satisfaits, ni heureux. Et encore moins lorsque le sujet est justement, comble d’ironie, celui de la nécessité du contact physique qui fait cruellement défaut dans notre quotidien.

Si certains journalistes manquent parfois au code de déontologie qui régit notre métier, si certains politiques ont la critique facile à leur égard, peut-être devrait-on réinstaurer des règles de bienséance. En tout cas, sachez que la rédaction de Notre Temps est unanime: elle n’acceptera plus ce type d’interview. Par respect pour la profession et bien sûr, aussi, par respect pour ses lecteurs.

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Source: Notretemps.com
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