Détecter des vaisseaux extraterrestres grâce aux ondes gravitationnelles

Des chercheurs américains ont montré comment un détecteur d’ondes gravitationnelles comme LIGO pourrait repérer des vaisseaux extraterrestres en pleine accélération… à condition qu’ils soient très gros et très rapides !

Vaisseau spatial

L’Enterprise de la série Star Trek serait trop léger pour être repéré par notre détecteur d’ondes gravitationnelles.

Pixabay / Creative Commons

Alors que le détecteur d’ondes gravitationnelles LIGO s’apprête à reprendre du service après un long arrêt pour travaux, une équipe de chercheurs américains propose d’élargir la liste de ses cibles. En plus des collisions de trous noirs ou étoiles à neutrons, le détecteur pourrait aussi traquer… des vaisseaux extraterrestres ! Evidemment, dans leur publication sur arXiv, les physiciens mettent quelques conditions sur la taille et la vitesse des véhicules. Pas question de détecter un chasseur X-Wing de Star Wars… Il faudrait plutôt viser les très gros croiseurs interstellaires.

D’infimes contractions de l’espace et du temps

Derrière le côté SF, les chercheurs ont surtout travaillé sur la sensibilité maximale dont LIGO serait capable, mais aussi sur la forme qu’auraient les ondes gravitationnelles émises par des masses en accélération rapide. LIGO comme ses homologues européen VIRGO et japonais KAGRA se concentrent sur la traque d’ondes gravitationnelles issues de phénomènes les plus violents de l’Univers, comme les collisions de trous noirs ou d’étoiles à neutrons.

Ces cataclysmes font vibrer l’espace-temps et occasionnent des ondes gravitationnelles, à la manière de vagues à la surface de l’eau. Ces vagues sont en réalité d’infimes contractions de l’espace et du temps. Voilà pourquoi les astrophysiciens observent celles produites par des chocs considérables, susceptibles de produire de « grosses vagues ». En réalité, même dans ce cas, elles sont infimes. C’est comme si la distance Terre-Soleil, 150 millions de km, variait d’une taille de l’ordre d’un atome au passage de l’onde… Mais même minime, sitôt qu’une masse est en mouvement – nous, par exemple -, elle génère de telles ondes, un peu comme lorsque l’on se déplace dans l’eau.

Un vaisseau de la masse de Jupiter

Maintenant, imaginons un vaisseau très massif, et se déplaçant très rapidement. A partir de quelle masse et de quelle vitesse un détecteur comme LIGO pourrait-il ressentir les vagues d’espace-temps issues de l’appareil ? Selon les chercheurs, LIGO détecterait un engin alien de la masse de Jupiter, à condition qu’il accélère jusqu’à environ 10% de la vitesse de la lumière, soit 30000 km/s.

Par ailleurs, il ne devrait pas se trouver au-delà de 326000 années-lumière de nous… Cela laisse de la marge. Tant mieux. Car autant dire qu’un si gros vaisseau dans les parages de la Terre ne manquerait pas de nous inquiéter ! Mille fois plus massif que notre planète, nous pourrions craindre que toute une civilisation ne débarque avec des intentions qui resteraient à préciser.

Surfer sur l’espace-temps

Evidemment, de telles caractéristiques sont du point de vue technologique difficilement concevables à l’heure actuelle. Néanmoins les chercheurs rappellent que certains types de propulsions permettraient d’atteindre des vitesses de cette ordre. C’est le cas du Warp Drive, ou moteur à distorsion. C’est la seule façon de voyager pratiquement à la vitesse de la lumière, voire de la dépasser. Comment ? En surfant sur l’espace-temps.

L’idée est la suivante : le vaisseau avance en contractant l’espace-temps devant lui, et en le dilatant derrière. Or, si la matière ne peut pas dépasser la vitesse de la lumière, l’espace-temps peut se dilater bien plus vite. Un vaisseau enfermé dans une bulle et propulsé par ces dilatations/contractions pourrait ainsi dépasser la vitesse de la lumière sans enfreindre les lois de la physique.

Ce procédé a été imaginé sur le papier en 1994 par le physicien mexicain Miguel Alcubierre. Hélas, il nécessite pour le moment une matière à densité d’énergie négative pour dilater l’espace-temps à l’arrière. Elle manque toujours à l’appel. Ce qui n’empêche pas la technologie Warp Drive de susciter de temps à autres des publications afin de la rendre plus réaliste, en essayant notamment à se passer d’énergie négative… Mais en attendant de filer à notre tour à la vitesse de la lumière, il semblerait que nous soyons cantonnés à enregistrer les performances des autres civilisations grâce à nos détecteurs ultra sensibles. Ce n’est déjà pas si mal…

Source: Sciencesetavenir.fr
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