Découverte d’un dinosaure à l’aspect unique et très étrange

Ubirajara jubatus a des attributs jamais décelés chez aucun dinosaure jusqu’ici.

Ubirajara jubatus

Ubirajara jubatus

Artwork © Bob Nicholls / Paleocreations.com 2020

Il avait la taille d’un poulet et une crinière de fourrure qui courrait le long de son dos ainsi que quatre « épines » ou tiges rigides jaillissant de ses épaules. Ubirajara jubatus ne ressemble à aucun dinosaure connu. Ces attributs évoquent les couleurs et les structures d’affichage des oiseaux modernes comme la roue des paons ou les flamboyances de certains oiseaux. Leur fonction reste cependant encore mystérieuse. Peut-être que ses traits servaient effectivement à la parade nuptiale mais ils pouvaient aussi servir à effrayer ses ennemis.

Un fossile sorti de la cave

Le fossile de cet étrange dinosaure a été découvert dans les caves du Musée national d’histoire naturelle de Karlsruhe, en Allemagne, incrusté sur deux dalles de pierre. Mais il provient de bien plus loin : de la formation de Crato au Brésil. Il est daté de 110 millions d’années environ et à l’époque, c’est une mer intérieure peu profonde qui occupait cette région de l’Amérique du Sud. C’est le premier dinosaure non aviaire provenant de cette zone jamais décrit. Son fossile particulièrement bien conservé a été examiné aux rayons X et a révélé de nombreuses pièces squelettiques ainsi que des tissus mous encore intacts, notamment une section de la crinière qui couvrait son dos.

Cette crinière, épaisse et composée de plumes, était contrôlée par des muscles et pouvait donc se hérisser sur demande pour que le dinosaure affiche un profil plus menaçant (ou séduisant) à la façon des porcs-épics qui dressent leurs épines. Ses pattes semblent être, elles aussi, recouvertes de filaments ressemblant à de la fourrure. Mais sa caractéristique la plus étonnante réside en la présence de quatre tiges rigides près des épaules, comme l’explique l’équipe internationale qui l’a étudié dans la revue Cretaceous Research.

Des caractéristiques « extravagantes »

Ces excroissances d’une quinzaine de centimètres de long n’ont jamais été vues chez un dinosaure. Elles ne sont pas constituées d’os mais de kératine, la matière qui forme les ongles et les cheveux. Encore une fois leur rôle est indéterminé : séduction ou menace ? On ne le saura probablement pas avant que d’autres spécimens de la même espèce ne soient retrouvés. Toutefois, les chercheurs pensent être en présence des restes d’un jeune mâle, ce qui plaiderait pour des attributs sexuels secondaires. Mais ils n’en sont pas certains car le fossile retrouvé n’est que partiel. Etre ainsi équipé est quelque chose qui semble : « totalement extravagant pour un si petit animal et pas du tout ce que nous prédirions si nous n’avions que le squelette préservé » explique Robert Smyth, de l’Université de Portsmouth dans un communiqué. Compte tenu de tout cet attirail démonstratif, les paléontologues estiment que le dinosaure devait s’adonner à des danses complexes pour montrer au mieux ses apparats. Là-aussi ce serait un comportement inédit pour un dinosaure de cette période.

Source: Sciencesetavenir.fr
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