Covid-19 : non le coronavirus n’est pas venu de l’espace !

L’épidémie de Covid-19 a un effet secondaire : la prolifération des rumeurs et infox. Dernier d’entre eux : l’hypothèse selon laquelle le virus serait arrivé sur Terre au sein d’une météorite. 

Météorite se consumant dans l'atmosphère

Météorite se consumant dans l’atmosphère

APOD Nasa

Au rayon des « fake news » en lien avec le Covid-19, il y a l’annonce du directeur du centre Cardiff d’astrobiologie de l’Université de Buckingham (Royaume-Uni) : Chandra Wickramasinghe a déclaré à plusieurs journaux srilankais et britanniques dont le tabloïd Daily Star (plus de 700.000 exemplaires quotidiens) que le Covid-19 a voyagé dans une météorite qui s’est consumée au-dessus de la Chine en octobre 2019.

L’apport de météorite

En effet le 11 octobre 2019, aux alentours de midi, une météorite a traversé le ciel de l’Est de la Chine. De nombreux observateurs ont témoigné de l’éclair, comme il en arrive souvent. Selon la Nasa, chaque jour 230 objets célestes de plus de dix grammes atteignent le sol de notre planète, mais cela ne représente qu’entre 1% et 1 pour 1.000 des fragments qui se consument au contact de l’atmosphère. La roche céleste renfermait-elle le virus du Covid-19 qui s’est ainsi trouvé libéré et intégré à la circulation atmosphérique ? D’après ce scientifique, la fine poussière carbonée de cette météorite aurait pu renfermer des centaines de milliards de virus, ainsi libérés dans l’atmosphère, argumentant du fait que les premiers cas de maladie ont été justement observés dans l’Est de la Chine.  En outre, Chandra Wickramasinghe est persuadé qu’au cours de l’histoire humaine de nombreuses épidémies ont été amenées sur Terre grâce à des météorites…

Les rayons cosmiques

Fake, et même pseudoscience, a répondu l’astrobiologiste de la Nasa Graham Lau à Space.com. D’abord aucun argument ne vient étayer les déclarations de Wickramasinghe. Il s’agit donc d’une affirmation totalement gratuite. Il serait quasi impossible que ce virus survive aux radiations énergétiques qui circulent dans l’espace, comme les particules éjectées en permanence par le Soleil ou encore les rayons cosmiques, ces particules de hautes énergies qui proviennent du milieu interstellaire. En outre il est très difficilement envisageable qu’une fois parvenu sur Terre, après un si long voyage à travers le milieu interplanétaire…le virus reste encore virulent …

Panspermie 

En réalité, Chandra Wickramasinghe qui fut l’élève du célèbre astrophysicien britannique Fred Hoyle, a toujours été un fervent défenseur de la panspermie. Cette hypothèse explique l’existence de la vie sur Terre par l’apport de micro-organismes grâce à des météorites. Ainsi elle soutient que la vie terrestre viendrait de l’espace et que par conséquent, d’autres surfaces planétaires ont dû recueillir ces organismes et permettre le développement du vivant. Mais l’hypothèse qui n’a jamais été démontrée, est aujourd’hui considérée hautement improbable. D’abord les tentatives de rechercher la vie dans l’espace se sont soldées par des échecs. Tout au plus, reste envisagé aujourd’hui, l’apport de molécules organiques qui ont pu se rassembler sur Terre pour permettre l’émergence de la vie.

Influence du maître 

Sans doute Chandra Wickramasinghe ne s’est pas entièrement défait de l’influence de son maître. Fred Hoyle, mort en 2015, fut cet astrophysicien célèbre qui a été à l’origine du terme du Big Bang. Il a utilisé pour la première fois le terme dans ses émissions radiophoniques sur la BBC  au cours des années 1950 pour dénigrer cette théorie cosmologique fondée sur les observations qui montraient l’expansion de l’Univers. Il y opposait  » la théorie de l’état stationnaire  » défendant l’idée d’un Univers immuable. Le mystère de l’émergence de la vie sur Terre l’a poussé à développer la théorie de la panspermie, visiblement toujours défendue par son ancien étudiant.

 

 

Source: Sciencesetavenir.fr
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