Coronavirus : « C’était soit les calanques, soit Netflix ! » Beaucoup de randonneurs à Marseille

Le chemin qui mène à la calanque d'En Vau était très fréquenté, ce dimanche.
Le chemin qui mène à la calanque d’En Vau était très fréquenté, ce dimanche. — J. Saint-Marc / 20 Minutes
  • Des centaines de personnes randonnaient dans les calanques, ce dimanche – une fréquentation proche de celle d’une journée d’été.
  • Ce succès s’explique en grande partie par les interdictions liées à l’épidémie du coronavirus. Comme le résume une randonneuse, « on ne pouvait rien faire d’autre, tout était fermé. »

Un grand soleil, des bourrasques, des odeurs de pin et de romarin. Nous sommes au beau milieu du Parc national des calanques et, pourtant, Louisa s’inquiète : « Si quelqu’un a touché cette barrière en étant contaminé par le
Covid-19, on peut l’attraper aussi ! » Son compagnon, Charles, tente d’endiguer la
psychose : « Franchement, ici, tu ne risques rien. » Ils sont venus randonner pour « essayer d’évacuer tout ce stress du coronavirus. » Ils étaient des centaines à avoir fait ce choix, ce dimanche, dans un Parc national très fréquenté.

En milieu d’après-midi, le parking du col de la Gineste était saturé, comme en plein été. « J’avais vu un reportage qui expliquait qu’avec le confinement, les activités de plein air étaient très prisées en Chine, raconte Nathalie. En arrivant je me suis dit : « Ça y est, c’est pareil ici, tout le monde veut s’oxygéner. » »

« Profiter du grand air avant d’être confiné à la maison »

Sur le chemin qui descend à la calanque d’En Vau, on croise une bande d’étudiants qui n’avait pas forcément programmé cette randonnée : « On ne pouvait rien faire d’autre, tout est fermé », soupire Laura, la cheffe de bande. « C’était soit les calanques, soit Netflix », sourit Thomas, qui estime qu’il « y a vraiment beaucoup de monde, car les gens se sont rabattus sur la randonnée. »

« On a vérifié sur Internet, on a vu qu’on avait le droit, que le Premier ministre conseillait de prendre l’air, note une autre Nathalie, venue avec sa fille. On s’est dit qu’on allait profiter du grand air avant, peut-être, de se retrouver confiné définitivement à la maison. » Pas « alarmiste », elle prend quand même ses précautions et se tient à bonne distance du journaliste qui l’interviewe.

« On essaye de ne pas trop se coller les uns aux autres, il faut respecter les gestes barrières », sourit cette affable quadragénaire. « Éloignez-vous ! », intime carrément une petite dame paniquée : « Je suis venue pour me détendre car je suis très angoissée par le coronavirus. Restez à 1,50 m ! »

Un comportement qui n’étonne pas Lionel, grimpeur qui a déjà usé plusieurs paires de chaussons dans les calanques :

Je trouve que les gens sont sur la défensive aujourd’hui, ils mettent beaucoup plus de distances que d’habitude. Personne ne se dit bonjour, personne ne discute. On sent une certaine froideur : je pense que c’est de la peur. »

Les enfants de Sébastien ont ainsi du mal à trouver des petits partenaires pour improviser « deux trois prises de catch. » Leur papa voulait « les faire se dépenser un peu avant de passer la semaine enfermés à la maison. » Les calanques étaient la solution de facilité. Et selon un des petits, « le coronavirus meurt au soleil ! [c’est faux] »

Source: 20minutes.fr
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