Cet oiseau vieux de 70 millions d’années possède un bec de toucan avec des dents

C’est l’un des rares spécimens de cette époque dont la forme du bec varie de celle de ses contemporains.

Falcatakely forsterae

Reconstitution artistique de Falcatakely forsterae dans son environnement.

Mark Witton.

Les pinsons ! Ce sont eux, ou plutôt la grande variété de formes que peuvent adopter leurs becs, qui ont largement inspiré Charles Darwin pour sa théorie de l’Evolution. Et depuis, l’observation des oiseaux et l’étude de leurs fossiles a largement contribué à étayer et à compléter cette théorie. Mais en matière de becs, les paléontologues étaient quelques peu déçus : les vieux oiseaux, âgés de quelque 100 millions d’années, présentaient un bec assez similaire : petit, pointu et muni de dents. Un nouveau fossile brise cette monotonie morphologique.

Un oiseau au bec de toucan

Falcatakely forsterae est un oiseau de la famille des Enantiornithes, des oiseaux à l’apparence moderne (à l’exception de leurs becs dentés) qui vivaient au Crétacé. Il a été découvert dans une coulée de boue, solidifiée il y a environ 68 millions d’années et située actuellement sur l’île de Madagascar, par une équipe financée par la National Science Foundation des Etats-Unis. Il est connu à partir de ce seul fossile qui représente uniquement le crâne d’environ 8,5 cm de long. Ses découvreurs estiment qu’il devait avoir la taille d’une corneille et qu’ils ressemblaient aux autres Enantiornithes sauf que son bec présente un aspect totalement différent : il est très allongé et en forme de faucille à la manière de ceux des actuels toucans. Pour en apprendre plus sur ce drôle d’appendice il fallait pouvoir étudier plus en avant l’anatomie du crâne et du visage de Falcatakely. Mais ses os ne pouvaient pas être extraits facilement de leur gangue de pierre aussi les scientifiques ont-ils eu recours à des analyses plus complexes comme il l’expliquent dans leur étude publiée dans la revue Nature.

ou plutôt la grande variété de formes que peuvent adopter leurs becs, qui ont largement inspiré Charles Darwin pour sa théorie de l’Evolution. Et depuis, l’observation des oiseaux et l’étude de leurs fossiles a largement contribué à étayer et à compléter cette théorie. Mais en matière de becs, les paléontologues étaient quelques peu déçus : les vieux oiseaux, âgés de quelque 100 millions d’années, présentaient un bec assez similaire : petit, pointu et muni de dents. Un nouveau fossile brise cette monotonie morphologique.

Un oiseau au bec de toucan

Falcatakely forsterae est un oiseau de la famille des Enantiornithes, des oiseaux à l’apparence moderne (à l’exception de leurs becs dentés) qui vivaient au Crétacé. Il a été découvert dans une coulée de boue, solidifiée il y a environ 68 millions d’années et située actuellement sur l’île de Madagascar, par une équipe financée par la National Science Foundation des Etats-Unis. Il est connu à partir de ce seul fossile qui représente uniquement le crâne d’environ 8,5 cm de long. Ses découvreurs estiment qu’il devait avoir la taille d’une corneille et qu’ils ressemblaient aux autres Enantiornithes sauf que son bec présente un aspect totalement différent : il est très allongé et en forme de faucille à la manière de ceux des actuels toucans. Pour en apprendre plus sur ce drôle d’appendice il fallait pouvoir étudier plus en avant l’anatomie du crâne et du visage de Falcatakely. Mais ses os ne pouvaient pas être extraits facilement de leur gangue de pierre aussi les scientifiques ont-ils eu recours à des analyses plus complexes comme il l’expliquent dans leur étude publiée dans la revue Nature.

Les chercheurs ont ainsi utilisé la tomographie micro-calculée à haute résolution et une modélisation numérique étendue pour disséquer virtuellement les os emprisonnés dans la roche. Une fois cette étape franchie, ils ont imprimé en 3D le crâne de l’oiseau et effectué des comparaisons avec d’autres espèces. Au fur et à mesure que leur travail progressait, il devenait de plus en plus clair que l’anatomie crânienne de l’oiseau différait de celle de tous les autres oiseaux de l’époque ainsi que de celle des dinosaures non aviens.

L’exception Malgache

Tous les oiseaux vivants construisent le squelette de leur bec d’une manière très spécifique. Il est principalement formé par un seul os hypertrophié, le prémaxillaire. En revanche, la plupart des oiseaux de l’ère des dinosaures ont un bec non spécialisé composé d’un petit prémaxillaire et d’un grand maxillaire. Étonnamment, les chercheurs ont trouvé cet arrangement primitif chez Falcatakely mais avec une face rappelant certains oiseaux modernes avec un bec supérieur haut et long et complètement différent de tout ce qui est connu au Mésozoïque. L’animal a évolué dans un environnement semi-aride nettement marqué par l’alternance des saisons qui accueillait d’autres créatures tout aussi étranges comme le Simosuchus, un crocodilien herbivore ou l’Adalatherium, un gros mammifère tout récemment découvert.

Madagascar a toujours repoussé les limites du potentiel biologique avec ses emblématiques lémuriens ou le Titan de Vorombe, considéré comme le plus gros oiseau ayant jamais existé. Souvent le caractère vaste et insulaire de Madagascar a été cité pour expliquer les extravagances de la faune et de la flore mais « plus nous en apprenons sur les animaux, les plantes et les écosystèmes du Crétacé de Madagascar, plus nous voyons sa signature biotique unique remonter loin dans le passé. Elle ne reflète pas simplement l’écosystème insulaire » concluent les auteurs dans un communiqué. 

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Source: Sciencesetavenir.fr
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