Cerveau : comment naissent nos idées ?

« Comment naît une idée dans le cerveau ? », nous demande un lecteur sur notre page Facebook. C’est notre question de la semaine.

Illustration d'une idée

Illustration d’une idée

MACROVECTOR / SCIENCE PHOTO LIBR / MVE / Science Photo Library via AFP

« D’où viennent les idées ? », nous demande Cyndie Bertheaume sur notre page Facebook. C’est notre Question de la semaine. Pour y répondre, (re)découvrez notre article paru dans le mensuel de Sciences et Avenir n°815 (janvier 2015).

L’idée nait dans l’hémisphère droit

Eurêka ! Les techniques d’imagerie cérébrale permettent désormais de saisir cet instant où le cerveau trouve une solution originale, lorsqu’une idée jaillit… L’eurêka, le aha moment, l’éclair de génie, l’instant où l’ampoule s’allume… est visible dans le cerveau ! Un phénomène qu’explorent sans relâche John Kounios et Mark Beeman, respectivement de l’université Drexel (Philadelphie, Pennsylvanie) et de la Northwestern University (Evanston, Illinois).

Tout d’abord, ce processus est plutôt le fruit de l’hémisphère droit, tandis que la pensée analytique implique davantage le gauche. Une première étude (publiée en 2004) en IRM fonctionnelle et en électroencéphalogramme – qui mesure les ondes du cortex cérébral – l’a même localisé. Au moment où les volontaires apportent une réponse ingénieuse (créative), l’IRM montre une activité accrue dans le gyrus temporal supérieur droit (voir le schéma ci-dessous), zone activée lors d’associations entre différentes informations éloignées.

Un calme concentré avant la révélation

L’EEG révèle à son tour une augmentation dans cette même zone des ondes gamma. Les chercheurs ont ensuite affiné l’expérience (étude publiée dans Annual Review of Psychology en 2014). Ils ont mesuré les ondes gamma de volontaires devant répondre à des questions analytiques (déduction) ou créatives (association d’idées).

On remarque alors que si les ondes cérébrales correspondant à la réflexion « analytique » ou « créative » se superposent au début, elles divergent 300 millisecondes avant que le volontaire appuie sur le bouton pour donner sa réponse, prouvant que le processus mental n’est pas le même. L’EEG révèle aussi une chose inattendue, un pic d’ondes alpha (que l’on observe en méditation par exemple) survenant juste avant l’eurêka. Une sorte de calme concentré avant la révélation.

Quand une idée fuse, le gyrus temporal supérieur droit s’active (en haut, à gauche) et émet alors des ondes gamma, mesurés en EEG (en haut, à droite). Un pic d’ondes gamma survient 300 millisecondes avant que le sujet trouve la solution créative. Crédits : J.KOUNIOS AND M.BEEMAN – Betty Lafon

 

Par Elena Sender

Source: Sciencesetavenir.fr
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