ASCO 2020. Des nanoparticules contre des cancers ORL

Confirmation de résultats prometteurs à l’ASCO 2020, le plus grand congrès international consacré au cancer, dans des cancers ORL avec des nanoparticules boostant la radiothérapie de l’intérieur. Un essai de phase 3 devrait démarrer.

Nanoparticules

Illustration de nanoparticules

KATERYNA KON / SCIENCE PHOTO LIBRA / KKO / Science Photo Library

NTBXR3. Il ne s’agit pas d’un nom de code mais celui d’un médicament innovant(voir l’encadré ci-dessous), utilisé dans les cancers de la tête et du cou. Ces nanoparticules développées par la start-up française Nanobiotix ont fait l’objet d’une présentation forcément virtuelle cette année, par le Dr Christophe Le Tourneau, oncologue médical à l’Institut Curie (Paris). NTBXR3 est en fait un habitué de l’ASCO puisque depuis six ans ses différents résultats et essais y sont régulièrement évoqués.

Des résultats prometteurs déjà en 2019

Initialement utilisées dans les sarcomes, ces nanoparticules très astucieuses qui agissent de l’intérieur avaient déjà en 2019 présenté des résultats prometteurs auprès d’une vingtaine de patients, tous âgés et très fragilisés, ne pouvant plus recevoir les molécules de chimiothérapies prévues.

Cette fois, leur potentiel a été évalué chez une trentaine de patients au profil identique, tous atteints d’un cancer localement avancé de la tête et du cou, mais à qui, en raison d’une intolérance, il n’était pas possible de prescrire la chimiothérapie attendue, le cetuximab.

Un essai clinique de phase 3 en préparation

Chez ces 30 patients, les chercheurs ont observé en moyenne cinq mois après l’injection de NBTXR3 un taux de réponse objective de la tumeur globale de 83 %.  Des résultats qu’a ainsi commenté le Dr Le Tourneau : “Je suis très enthousiasmé par les résultats obtenus dans la phase d‘expansion de notre étude de phase 1, qui montrent que NBTXR3 semble améliorer l’efficacité de la radiothérapie et pourrait devenir une nouvelle option thérapeutique.”

Maintenant, le recrutement dans cette cohorte dite d’expansion va se poursuivre jusqu’à ce que 44 patients évaluables soient recrutés. En parallèle, et sous réserve de l’examen en cours par la FDA américaine, Nanobiotix prévoit de lancer cette année un essai clinique de phase 3. Nul doute que NTBXR3 soit encore bien présent à l’ASCO 2021.

Mode d’emploi de NTBRX3

Les nanoparticules développées par Nanobiotix ont pour but de booster de l’intérieur la radiothérapie prescrite aux patients si besoin. Tout se passe en fait avant même l’administration des rayons ionisants et les séances de radiothérapie.
Les particules, invisibles à l’œil nu, d’un diamètre d’environ 50 nanomètres, sont constituées d’un matériau inerte, de l’oxyde d’hafnium (Hensify, NBTXR3) Elles doivent dans un premier temps être injectées au niveau même de la tumeur. Ce n’est que dans un second temps, lors de l’exposition à la radiothérapie, qu’elles peuvent alors, de l’intérieur même de la tumeur démultiplier la puissance des rayons et finalement augmenter la destruction tumorale.

Source: Sciencesetavenir.fr
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