Anorexie : des causes liées au mental mais aussi au métabolisme

L’anorexie est une maladie mentale mais elle aurait des causes multiples, pas uniquement psychiques. Selon une récente étude, cette pathologie aurait également des liens avec le métabolisme.

Anorexie

L’anorexie est une maladie mentale mais elle aurait des liens avec un mécanise du métabolisme.

©JOEL SAGET / AFP

L’anorexie, trouble du comportement alimentaire, répond à plusieurs critères précis selon le DSM V, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, qui répertorie toutes les maladies mentales. Parmi les signes les plus classiques, l’ouvrage mentionne la restriction de l’alimentation, des pratiques telles que les vomissements, la prise de laxatifs et un IMC (indice de masse corporelle) inférieur à 17,5. Ces pratiques s’accompagnent de phénomènes psychiques, comme une perception déformée de son corps et le refus de reconnaître sa maigreur. Mais les causes de l’anorexie ne seraient pas uniquement d’origine mentales. L’organisme et le métabolisme auraient également un rôle dans l’apparition de la maladie, selon une récente étude publiée dans la revue spécialisée Nature Genetics

Des chercheurs ont réussi à identifier un marqueur génétique après avoir étudié près de 17.000 patients, soit l’étude génomique la plus large jamais réalisée sur l’anorexie. Grâce à l’analyse ADN des participants, les scientifiques ont pu mettre en avant des similitudes entre les personnes atteintes de cette pathologie. Les patients souffrant d’anorexie présentent un polymorphisme d’un seul nucléotide, c’est-à-dire une variation génétique, que l’on retrouve également chez d’autres personnes atteintes de maladies psychiatriques, comme dans les troubles obsessionnels du comportement, la dépression sévère ou la schizophrénie. Environ 40 % de ces personnes souffrent de troubles psychiatriques de type anxiété, phobies, trouble obsessionnel compulsif, addictions (alcool, abus de substances) ou de troubles de la personnalité, estime l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Pas de signaux pour « revenir à la normale »

Mais les chercheurs ont aussi mis en avant une mutation sur un segment chargé du contrôle du métabolisme, en particulier des taux de sucre dans le sang et de masse graisseuse. Cette mutation leur permettrait de « s’affamer sur une plus longue durée« , explique l’étude. « Il y a quelque chose qui se passe différemment dans leur système« , explique Janet Treasure, psychiatre au King’s College de Londres et co-auteure de ces travaux auprès de la BBC. Lors d’une perte de poids importante, le corps envoie des signaux dans le but d’inverser les effets de cette prise de poids, comme la stimulation de l’appétit. « Ces signaux sont très importants pour stabiliser le poids. Il est possible que lorsqu’elles perdent du poids, les personnes atteintes d’anorexie n’ont pas de tels signaux qui encouragent le métabolisme à revenir à la normale. »  

Cette mutation pourrait aussi expliquer pourquoi, même alimentées dans les services spécialisés, les personnes atteintes d’anorexie peinent à retrouver un poids qui n’est pas dangereux pour elles. « Nos résultats nous encouragent vivement à investiguer le rôle du métabolisme pour comprendre pourquoi certaines personnes souffrant d’anorexie perdent du poids à des niveaux dangereusement bas même après avoir été supplémentés en nourriture lors de leur séjour à l’hôpital » explique Cynthia Bulik, psychologue à l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill dans un communiqué.  

Trouver de nouvelles voies de traitement

Ces travaux permettent de considérer la maladie sous un angle nouveau. « Nous savons désormais que ce trouble complexe résulte d’un mélange d’aspects liés au corps et à l’esprit« , conclut Janet Trasure. Beat, une association anglaise engagée dans le soutien de personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, a salué ces résultats. « Ces travaux de recherche révolutionnaires étoffent énormément notre compréhension des origines génétiques de cette grave maladie« , affirme Andrew Radford, le président de l’association. « Nous encourageons les chercheurs à examiner plus en profondeur les résultats de cette étude et d’imaginer comment ils pourraient contribuer à développer de nouveau traitements. Cela nous permettrait d’en finir avec la souffrance et la douleur liée aux troubles alimentaires. » 

En parallèle de la piste génétique, la piste biologique est explorée par de nombreux chercheurs, comme en France, à l’Inserm. « Une équipe étudie l’implication du système sérotoninergique dans la faim et les addictions, chez la souris. Elle utilise des modèles animaux anorexiques et recherche des mécanismes biologiques communs aux addictions. Un autre laboratoire concentre ses efforts sur la ghréline, une hormone qui stimule la faim. Le taux plasmatique de cette hormone est élevé chez les patients anorexiques, ce qui suggère une perte de sensibilité, au moins transitoire, à cette hormone. Les scientifiques tentent donc de clarifier le rôle de cette hormone et d’identifier d’autres neuropeptides qui pourraient être impliqués dans les troubles alimentaires« , précise un communiqué. L’institut explique se concentrer sur le phénomène de récompense lié aux hormones. Les nouveaux travaux tout juste publiés en génétique pourraient venir compléter les mécanisme 

L’anorexie, trouble du comportement alimentaire, répond à plusieurs critères précis selon le DSM V, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, qui répertorie toutes les maladies mentales. Parmi les signes les plus classiques, l’ouvrage mentionne la restriction de l’alimentation, des pratiques telles que les vomissements, la prise de laxatifs et un IMC (indice de masse corporelle) inférieur à 17,5. Ces pratiques s’accompagnent de phénomènes psychiques, comme une perception déformée de son corps et le refus de reconnaître sa maigreur. Mais les causes de l’anorexie ne seraient pas uniquement d’origine mentales. L’organisme et le métabolisme auraient également un rôle dans l’apparition de la maladie, selon une récente étude publiée dans la revue spécialisée Nature Genetics

Des chercheurs ont réussi à identifier un marqueur génétique après avoir étudié près de 17.000 patients, soit l’étude génomique la plus large jamais réalisée sur l’anorexie. Grâce à l’analyse ADN des participants, les scientifiques ont pu mettre en avant des similitudes entre les personnes atteintes de cette pathologie.

Source: Sciencesetavenir.fr
laissez un commentaire