Acrochordon : comment se débarrasser de ces petites boules de chair ?

Très fréquents, les acrochordons nécessitent parfois une prise en charge médicale. Le point avec un médecin dermatologue.

Qu’est-ce qu’un acrochordon ?

Acrochordon : définition. L’acrochordon se définit comme une petite excroissance de la peau qui n’est pas seulement superficielle : elle est formée de derme et d’épiderme, c’est-à-dire des deux premières couches qui composent la peau. En langage commun, on parle parfois de  » tétines  » ; les médecins parlent aussi de  » molluscum pendulum  » ou de  » polype fibroépithélial « .

Acrochordon : est-ce fréquent ? Oui.  » C’est très fréquent : presque tout le monde a un ou plusieurs acrochordons, précise le Dr. Isabelle Gallay, médecin dermatologue. L’acrochordon peut faire la taille d’une tête d’épingle et aller jusqu’à 4-5 mm de diamètre. « 

À savoir. L’acrochordon est une tumeur bénigne cutanée de la famille des fibromes. «  Il n’y a pas de risque cancéreux : c’est totalement bénin  » précise la spécialiste.

Les acrochordons sont habituellement localisés dans les zones de plis :  » on les observe en particulier au niveau des aisselles, du cou ou encore de l’aine  » explique le Dr. Gallay. Plus spécifiquement, ils se développent dans les zones humides, où il y a de la sudation et de la macération.

Acrochordon, grain de beauté, verrue, quelles différences ? Si le grain de beauté peut être en relief, il est habituellement pigmenté, contrairement à l’acrochordon qui reste couleur  » peau « . Par ailleurs, l’acrochordon ne résulte pas d’une infection virale, contrairement à la verrue qui apparaît habituellement suite à une contamination de la peau par un virus du type papillomavirus humain (HPV).

Acrochordon : quels sont les facteurs de risque ?

Très fréquent, l’acrochordon est une tumeur bénigne de la peau qui apparaît plus spécifiquement chez :

  • Les personnes qui souffrent de diabète (et en particulier : de diabète de type 2) : les acrochordons sont en effet favorisés par la résistance à l’insuline, l’hormone qui régule la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang,
  • Les personnes qui souffrent de surpoids ou d’obésité : les  » zones de plis  » sont alors multipliées, ce qui favorise le développement de ces tumeurs bénignes,
  • Les femmes enceintes : durant la grossesse, les acrochordons se développent en particulier autour des seins, au niveau des aisselles et sur la face latérale du cou.

Par ailleurs, il existe un terrain génétique favorisant l’apparition d’acrochordons :  » il existe des familles à acrochordons  » précise la dermatologue.

À savoir. En cas d’obésité ou de diabète, on peut voir apparaître des  » nappes  » d’acrochordons, c’est-à-dire une grande quantité d’acrochordons (jusqu’à une centaine !) sur une surface de peau.

Et aussi. «  Les acrochordons sont plutôt rares chez les enfants : en cas d’excroissance cutanée chez l’enfant, il est donc préférable de consulter un médecin  » recommande le Dr. Gallay.

Acrochordon : quels sont les traitements ?

On l’a dit : les acrochordons sont des tumeurs bénignes – ce n’est donc pas grave !  » Les acrochordons peuvent s’irriter, voire être le siège d’une inflammation (c’est-à-dire : devenir rouges, gonfler…) « , ajoute le Dr. Gallay. Il est recommandé de consulter un médecin dermatologue lorsque l’irritation / l’inflammation est fréquente et/ou que l’acrochordon est gênant au quotidien – par exemple : lorsqu’il se coince régulièrement dans les vêtements ou les bijoux. Idem lorsque les acrochordons sont nombreux et/ou qu’ils sont la source d’une gêne esthétique.

Attention !  » Il ne faut surtout pas ôter soi-même son/ses acrochordon(s) !  » conseille la spécialiste. En effet : il y a un risque d’infection (surtout lorsqu’on procède avec des outils mal nettoyés…) ou encore de saignement important. Par ailleurs, l’acrochordon peut repousser rapidement lorsque l’ablation n’est pas faite correctement par un professionnel.

Acrochordon : quelle prise en charge ? Au cabinet médical, la destruction de l’acrochordon peut être réalisée à l’aide de plusieurs techniques :

  • La cryothérapie. Cette technique (qui utilise de l’azote liquide) est la même que celle qui est employée en cas de verrue,
  • L’électrocoagulation. Aussi appelée  » thermocoagulation « , cette technique utilise un bistouri électrique.
  • Le laser. Cette technique moderne est généralement privilégiée par les dermatologues : le laser chirurgical peut couper ou brûler l’acrochordon.

À savoir.  » L’acrochordon peut toutefois réapparaître au bout de quelques années  » précise le Dr. Gallay.

Merci au Dr. Isabelle Gallay, dermatologue à Dijon (21) et Vice Présidente du SNDV (Syndicat National de Dermatologie Vénérologie).

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Source: Femmeactuelle.fr
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