« Nanas », les joyeuses féministes de Niki de Saint Phalle

« Nanas », les joyeuses féministes de Niki de Saint Phalle

Derrière les « Nanas » de Niki de Saint Phalle se cachent une révolte contre la domination masculine et un drame plus personnel vécu par l’artiste. Décryptage.

« Nanas », les joyeuses féministes de Niki de Saint Phalle

Grâce aux fameuses Nanas, ces sculptures de femmes gigantesques, l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle est devenue l’une des artistes les plus marquantes du XXe siècle. Ces sculptures, qui expriment sa révolte contre la domination masculine, cachent aussi une part sombre et très personnelle de sa vie.

Des « Nanas » qui en imposent

Elles sont rondes, joyeuses et gigantesques… Ces nanas nous semblent peut-être naïves mais ne vous y fiez pas, elles ne le sont pas du tout. Ces nanas ont accompagné Niki de Saint Phalle pendant une dizaine d’années. Elles sont simples, populaires et très accessibles, ce qui frappe le public.

Ce que l’on remarque en premier chez ces nanas, c’est leur gigantisme. Elles mesurent en moyenne plus de 4 mètres de haut. Si ces nanas sont si grandes, c’est pour en imposer. L’artiste veut que les hommes soient plus petits que ses nanas. Elle veut que ses nanas écrasent le mâle. La plus grande des nanas est la première, Hon (Elle en suédois). C’est une véritable femme cathédrale de 28 mètres de longueur. Les spectateurs y entrent par son sexe. A l’intérieur, Niki de Saint Phalle propose des salles de cinéma, d’exposition, un bar… un véritable univers.

La peinture comme thérapie

En réalité, les nanas sont des guerrières du féminisme. Pour l’artiste, il s’agit d’un acte militant, d’autant plus qu’elle est une femme blessée. A 11 ans, elle subit le viol de son père. Issue d’une riche famille d’aristocrates, Niki de Saint Phalle reçoit une éducation stricte et puritaine. Sa mère s’occupe peu d’elle alors à 12 ans, la jeune fille décide qu’elle sera féministe.

Plus tard, Niki de Saint Phalle souffre d’une grave dépression nerveuse. Elle est hospitalisée dans un asile pendant plusieurs mois. Elle y découvre alors la peinture qui va lui servir de thérapie et lui permettre de trouver sa voie, le goût de vivre et la joie.

Niki de Saint Phalle, artiste et féministe

A la fin des années 60, Niki de Saint Phalle commence à réaliser les nanas. Des nanas qui dansent joyeusement et qui sont avant tout libres. Elles font écho au mouvement de libération de la femme. Elle les peint de couleurs vives, joyeuses, des peintures de guerrières, des femmes dominatrices et gaies. Des couleurs qui attirent les regards des spectateurs. Leur liberté passe aussi par des formes voluptueuses, l’artiste crée des femmes sensuelles, rondes avec de grosses fesses et d’énormes poitrines.

Nikki rêve d’une société matriarcale. Ces femmes sorties de l’enfance sont libérées de sentimentalité et de rêve de mariage. Elles sont elles-mêmes, elles n’ont pas besoin d’hommes, elles sont affranchies. Niki de Saint Phalle revendique cette indépendance dans ses oeuvres et dans sa vie. Elle qui quitta tôt sa famille pour se marier, puis abandonna son mari et ses enfants pour poursuivre sa carrière artistique et vivre avec l’amour de sa vie, Jean Tinguely.

Alors la prochaine fois que vous croisez une de ces nanas, messieurs, n’oubliez pas que ce sont elles qui vous dominent…

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Source: Allodocteurs.fr
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