Jakarta coule et Bornéo est menacée par les tsunamis : l’Indonésie à la peine…

Une étude des fonds marins du détroit de Makassar, en Indonésie, a trouvé la trace de 19 glissements de terrain parfois très volumineux. Ils sont  susceptibles d’avoir provoqué par le passé d’important tsunamis, notamment sur les côtes de l’île de Bornéo. Celle-ci doit accueillir d’ici à 2025 la nouvelles capitale de l’archipel alors que la ville de Jakarta s’enfonce sous les eaux.

Une capitale futuriste pour l'Indonésie

Le cabinet d’architecture indonésien Urban+ a été chargé d’imaginer une nouvelle ville à partir de zéro. Les travaux devraient commencer en 2020 sur l’île de Bornéo.

Urban+

URBANISATION. Les Indonésiens avaient trouvé la solution : puisque leur capitale était en train de s’enfoncer sous les eaux du Pacifique, ils allaient tout simplement la reconstruire ailleurs. L’urbanisation débridée de Jakarta associée au pompage massif des eaux souterraines faute d’accès à l’eau courante a en effet conduit à l’affaissement des sols. Une bien mauvaise configuration au moment où le réchauffement planétaire va augmenter le niveau des mers. Si rien n’est fait, 95 % de la zone côtière de Jakarta sera sous l’eau d’ici à 2050. D’où l’annonce faite par le président Joko Widodo en 2019 de déplacer son administration d’environ  2000 km sur l’île de Bornéo. Un choix politique logique, celle-ci se trouvant plus au centre de l’archipel.

Sur l’île de Jakarta, des entrepôts abandonnés et un mur de protection contre les inondations.

Un risque potentiel de tsunami

Mais ce projet est quelque peu remis en question par une nouvelle étude menée par une équipe anglo-indonésienne, dont les recherches ont permis d’identifier un risque potentiel de tsunami dans la région. L’étude portait sur les sédiments et leur structure sur le plancher océanique du détroit de Makassar qui sépare Bornéo de l’île de Célèbes. Ce passage naturel entre la mer de Célèbes et celle de Java est aussi un couloir de 800 km de long emprunté par le “flux traversant indonésien ” (IndonesianThroughtflow ou ITF), un courant de surface qui transporte les eaux du Pacifique vers l’océan Indien. En étudiant les données sismiques de la région, les chercheurs ont localisé le long du détroit 19 zones où d’importants volumes chaotiques de boue, sable et limon ont chuté vers les profondeurs. Certains de ces glissements de terrains ont entraîné des centaines de kilomètres cubes de matériaux (jusqu’à 650 km3), des événements susceptibles d’avoir provoqué des tsunamis sur les côtes au cours des 2,6 derniers millions d’années, notamment dans la baie de Balikpapan proche de la future capitale.

Dans l’article publié par la société géologique de Londres, les auteurs notent que, dans cette région hautement sismique “le détroit de Makassar a la fréquence la plus élevée de tsunamis en Indonésie. Les enregistrements historiques montrent que la plupart sont causés par une rupture de faille du plancher océanique générée par un tremblement de terre, à l’exception de l’événement de Palu en septembre 2018, qui avait probablement une composante de glissement de terrain.” L’Indonésie a en effet connu il y a deux ans deux tsunamis provoqués par des glissements de terrain : l’un provoqué par l’effondrement d’un pan du volcan Anak Krakatau, l’autre par une rupture de pente déclenchée par un séisme dans la baie de Palu à Célèbes. Le passage de l’ITF qui charrie des millions de mètres cubes de sédiments chaque année est lui aussi susceptible à la fois d’accumuler rapidement des dépôts vers le sud du delta, et de les déstabiliser par une érosion puissante. Enfin, la surexploitation du talus continental par les activités humaines peut également être à l’origine d’épisodes de déstabilisation des sédiments.

Le volcan Anak Krakatau, à l’origine d’un tsunami en Indonésie le 22 décembre 2018, a perdu entre 150 et 180 millions de m3, soit les deux tiers de sa hauteur dans le glissement de terrain qui a suivi son éruption, creusant en son sein une nouvelle baie. © Planet Labs Inc. 

Autant de mauvais augures pour le projet indonésien de 34 milliards de dollars :  une ville côtière compacte reliée à cinq villes satellites, construite sur des plantations de palmiers et entourée de ceintures vertes mêlant zones humides et forêts tropicales. Les dirigeants indonésiens promettent une ville durable, mais de nombreux observateurs émettent des doutes et s’inquiètent de l’impact de ces plans ambitieux dans une île qui abrite certaines des forêts les plus importantes et les plus riches en biodiversité de la planète.

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Ci-dessus, la visite pour visiter la future capitale.

URBANISATION. Les Indonésiens avaient trouvé la solution : puisque leur capitale était en train de s’enfoncer sous les eaux du Pacifique, ils allaient tout simplement la reconstruire ailleurs. L’urbanisation débridée de Jakarta associée au pompage massif des eaux souterraines faute d’accès à l’eau courante a en effet conduit à l’affaissement des sols. Une bien mauvaise configuration au moment où le réchauffement planétaire va augmenter le niveau des mers. Si rien n’est fait, 95 % de la zone côtière de Jakarta sera sous l’eau d’ici à 2050. D’où l’annonce faite par le président Joko Widodo en 2019 de déplacer son administration d’environ  2000 km sur l’île de Bornéo. Un choix politique logique, celle-ci se trouvant plus au centre de l’archipel.

Sur l’île de Jakarta, des entrepôts abandonnés et un mur de protection contre les inondations.

Un risque potentiel de tsunami

Mais ce projet est quelque peu remis en question par une nouvelle étude menée par une équipe anglo-indonésienne, dont les recherches ont permis d’identifier un risque potentiel de tsunami dans la région. L’étude portait sur les sédiments et leur structure sur le plancher océanique du détroit de Makassar qui sépare Bornéo de l’île de Célèbes. Ce passage naturel entre la mer de Célèbes et celle de Java est aussi un couloir de 800 km de long emprunté par le “flux traversant indonésien ” (IndonesianThroughtflow ou ITF), un courant de surface qui transporte les eaux du Pacifique vers l’océan Indien. En étudiant les données sismiques de la région, les chercheurs ont localisé le long du détroit 19 zones où d’importants volumes chaotiques de boue, sable et limon ont chuté vers les profondeurs. Certains de ces glissements de terrains ont entraîné des centaines de kilomètres cubes de matériaux (jusqu’à 650 km3), des événements susceptibles d’avoir provoqué des tsunamis sur les côtes au cours des 2,6 derniers millions d’années, notamment dans la baie de Balikpapan proche de la future capitale.

Source: Sciencesetavenir.fr
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