La psychobiologie en pratique

Comment déterminer votre personnalité grâce à la psychobiologie ? Guide pratique et exemple de personnalités qui se sont prêtées au jeu…

Comment savoir quelles quantités de neurotransmetteurs contiennent notre cerveau ? La mesure directe de ces données n’est pas pratiquée. En revanche, les chercheurs ont trouvé une façon d’évaluer nos profils respectifs en dopamine, sérotonine et noradrénaline. Comment ? En dosant dans nos urines la quantité des métabolites respectifs de ces neurotransmetteurs. Concrètement les chercheurs vont doser dans les urines ou dans le sang les quantités de 5 composés : HVA (acide homovanillique), DOPAC, VMA (acide vanylmandélique), MHPG (3-méthoxy-4-hydroxyphénylglycol), 5HIAA (acides 5-hydroxyindolacétique).

  • Le HVA et le DOPAC sont des substances issues de la dégradation de la dopamine, donc en mesurant leur quantité dans les urines ou dans le sang, on peut évaluer la quantité de dopamine.
  • Le 5-HIAA  est un produit de la dégradation de la sérotonine, sa mesure permet d’évaluer la quantité de ce neurotransmetteur.
  • Le VMA et le MHPG apparaissent quand la noradrénaline est dégradée, leur mesure permet donc de quantifier ce neurotransmetteur.

Si vous souhaitez connaître vos profils en ces neurotransmetteurs vous pouvez vous adresser à des laboratoires français ou étrangers. A Paris, le laboratoire Philippe Auguste met à votre disposition un « kit d’analyses » pour procéder au recueil des urines que vous renvoyez par la suite. Deux semaines plus tard et pour la somme de 90 euros vous recevrez les résultats donnant votre profil biologique pour chacun des neurotransmetteurs considérés.

Concrètement ça donne quoi ? Voilà l’exemple de trois profils réels réalisés il y a quelques années au sein du laboratoire du Dr Robert Nataf. Trois personnes se sont prêtées au jeu, un animateur télé connu, un homme politique célèbre, et un patient obsessionnel. L’interprétation des résultats a été faite au sein du laboratoire.

legende


Animateur télé connu (longévité importante dans la télévision de service public)

L’analyse de l’expert

Ce profil est surprenant compte tenu de la profession du patient. Les activités « rétrécies » en dopamine et noradrénaline (et en leurs produits de dégradation) sont évocatrices d’un individu peu imaginatif, peu passionné, plus effacé que narcissique. Associée à cette activité noradrénergique diminuée, l’activité sérotoninergique très élevée éclaire le comportement professionnel du patient :

–  superficiel (sujets effleurés, interlocuteurs interrompus dans leur exposé)

–  manipulateur (interlocuteur réduit à la portion congrue)

–  cynique (mimiques ou expressions verbales éloquentes du peu d’intérêt pour le sujet évoqué).


Ancien président de la République

politique

L’analyse de l’expert

Les activités soutenues en noradrénaline et dopamine (et leurs produits de dégradation) nourrissent l’ambition au service de la conquête du pouvoir. L’activité en noradrénaline supérieure à l’activité en dopamine explique que cet homme ait privilégié la réflexion à l’action. L’association d’une activité élevée en dopamine et d’une activité élevée en sérotonine (et ses produits de dégradation) explique son caractère hypothymique et son goût pour l’attente, la temporisation, qui sont la traduction existentielle d’une certaine indécision. L’association de deux activités élevées en noradrénaline et en sérotonine explique son goût pour la manipulation et l’intrigue. Enfin et surtout le type de fonctionnement, phasique, de son activité en noradrénaline, de niveau basal faible, allumé par des stimuli d’ordre affectif, sociologiques ou politiques, explique les contradictions de sa personnalité : il est chaleureux et distant, humaniste et opportuniste, généreux et cynique, fidèle et séducteur.


Patient obsessionnel

L’analyse de l’expert

Ce patient était examiné sans succès, depuis 18 mois, pour allergie cutanée à déclenchement alimentaire. Finalement, son médecin traitant me l’adresse pour un bilan complet. L’augmentation considérable de l’activité en noradrénaline (et ses produits de dégradation) est corrélée à l’anxiété. Le niveau de dopamine supérieur à celui de noradrénaline reflète la somatisation paroxystique de l’anxiété ; l’explosion de l’activité en sérotonine est associée à l’obsession de type alimentaire. Je dicte le commentaire suivant « Stop à toute enquête allergologique ! Obsession avec attaque de panique. Psychotropes ». La secrétaire me confirme par la suite que le patient s’est enfui de la salle d’attente et qu’il a du être rattrapé dans la rue.

Autres articles
1 De 5
Source: Lanutrition.fr
laissez un commentaire