Amitié chez l’enfant : quelle est l’importance de leurs premiers copains ?

Les premières amitiés sont très fortes pour un enfant. Grâce à ses amis, il commence à se construire, à devenir indépendant et il expérimente de nouvelles choses en dehors du cercle familial. Julie Scouppe, psychologue, fait le point sur l’impact de ces relations amicales.

À la crèche ou en maternelle, un enfant fait souvent la rencontre de ses premiers copains au détour d’un jeu ou d’une activité. Ses premières amitiés sont très importantes, car elles jouent un rôle sur l’autonomisation et l’indépendance du petit. Ces relations sociales lui permettent de sortir de son environnement familial et d’avoir de nouvelles expériences.

« Ce sont des moments qu’un enfant ne partage pas forcément avec ses parents ou sa fratrie, car la famille n’a pas toujours le temps ou les frères et soeurs ont des goûts différents. Les premiers amis renforcent le sentiment d’appartenance à un groupe de pairs. Cela permet également de travailler sur l’empathie en comprenant que l’autre est différent de nous », explique Julie Scouppe, psychologue.

L’âge joue-t-il un rôle sur les amitiés ?

Selon son âge, un enfant n’a pas les mêmes besoins et compétences pour nouer des amitiés. À la crèche ou chez la nourrice, un petit essaye de trouver quelqu’un avec qui il peut jouer. « Un jeune enfant aura plus tendance à se rapprocher de petits qui ont les mêmes goûts que lui ou qui ont des caractères similaires au sien. Il va essayer de se retrouver dans l’autre », détaille Julie Scouppe avant de préciser qu' »à cet âge-là, ce sont plus des copains de jeux même si certaines personnes sont amis depuis la maternelle ou la crèche« .

Lors de l’entrée en école primaire, les enfants commencent à lier des amitiés plus profondes et plus stables. Ils apprennent à faire la différence entre les amis proches et les copains de jeux. Ils se racontent leurs secrets et ils commencent à se confier sur des choses qu’ils ne racontent pas toujours à leurs parents.

L’enfant expérimente différentes amitiés pendant sa vie

« Les rapports amicaux des parents influencent ceux de l’enfant. Ils sont ses premiers modèles même si ce n’est pas complètement conditionnant. Le petit a sa propre personnalité et il n’est pas la copie conforme de ses parents », souligne Julie Scouppe.

La psychologue prend alors l’exemple d’un parent très renfermé sur lui-même : « Cela n’encourage pas forcément un enfant à aller vers les autres. Il sera peut être plus peureux envers le monde extérieur. À l’inverse, une famille qui reçoit souvent des amis peut habituer un enfant à être plus à l’aise avec les autres. Après ce sont vraiment de grandes lignes, chaque situation est différente », rassure-t-elle. Dans certains cas, un enfant peut être perturbé par le fait d’avoir tout le temps du monde chez lui. Selon Julie Scouppe, cette intrusion permanente engendre parfois un rejet des autres.

Il est nécessaire que l’enfant expérimente différentes amitiés et découvre de nouveaux traits de personnalité. Grâce à ces expériences, il va construire son propre style relationnel. Selon Julie Scouppe, les parents doivent être rassurants et présents, mais elle leur conseille de ne pas être trop intrusifs ou déterminants dans le choix des amis.

Un manque d’amis est-il inquiétant ?

Certains enfants n’ont pas besoin d’avoir des tas d’amis. Ils vont avoir deux ou trois copains proches sur lesquels ils peuvent compter. Même s’ils sont timides ou réservés, cela montre qu’ils sont en capacité de créer des liens amicaux. Cependant, il est important de discuter avec un enfant qui reste seul tout le temps.

Premier conseil de Julie Scouppe : rencontrer la maîtresse ou les professionnels qui s’occupent de lui au quotidien. Ils pourront dire aux parents comment ils perçoivent l’enfant et s’il arrive à entrer en interaction avec ses camarades.

« Si vous ne constatez pas d’amélioration ou que vous identifiez une souffrance chez votre enfant, mieux vaut consulter un psychologue pour enfants ou un pédopsychiatre. Ces spécialistes pourront faire un bilan et essayer de comprendre ce qu’il se passe chez le petit », recommande Julie Scouppe

« Passez également un bilan médical pour vérifier que l’enfant n’a pas un problème d’audition. Il est possible qu’il n’entende pas quand on lui parle ou quand on l’appelle. Dans ce cas, ce n’est pas un problème psychologique ou affectif, mais médical. »

Merci à Julie Scouppe, psychologue.

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Source: Femmeactuelle.fr
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